Cuba en quête d’avenir

Le régime, toujours castriste, cherche un chemin entre une certaine fidélité aux idéaux révolutionnaires et une volonté de modernisation. Correspondance de Françoise Escarpit.

Françoise Escarpit  • 24 juillet 2014 abonné·es
Cuba en quête d’avenir
© Photo : AFP PHOTO/YAMIL LAGE

Il y a vingt ans, privée de ses liens économiques avec les pays socialistes puis avec l’URSS, Cuba tentait de survivre au plus fort d’une crise sans précédent. Sans nourriture, sans carburant, sans moyens de transport… Dès 1991, le chef de l’État, Fidel Castro, avait décrété le pays en « période spéciale », une économie de guerre en temps de paix. Il avait fait du tourisme la grande priorité pour engranger rapidement des devises dans un pays aux caisses vides et soumis, depuis 1962, au blocus économique et financier des États-Unis. Le nombre croissant de Cubains qui tentaient de rallier les côtes états-uniennes pour demander l’asile politico-économique, le naufrage d’un remorqueur qui tentait de quitter Cuba, faisant 41 morts, et le refus des États-Unis de respecter les accords migratoires de 1984 (prévoyant la délivrance de 20 000 visas par an) conduisirent Cuba à autoriser, en août 1994, le départ de ceux qui le souhaitaient. C’était, après Camarioca, en 1965, et Mariel, en 1980, le troisième exode. Le 19 août, le président Clinton, inquiet du nombre de balseros (du nom des embarcations de fortune, balsas ), décida de ne plus recevoir ces migrants directement aux États-Unis comme la loi l’y autorisait. En effet, depuis 1966, la « loi d’ajustement cubain » prévoyait que les Cubains arrivant illégalement sur le territoire américain, contrairement aux autres illégaux, soient admis et bénéficient rapidement de droits de résidence et de travail. C’est ainsi qu’en 1994

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