Réduisons la dépense publique

Désormais, c’est décidé, j’écrirai ici des chroniques droitardes.

Sébastien Fontenelle  • 20 novembre 2014 abonné·es

Pendant que tu dormais, René(e), je me suis adonné, pour marquer la fin de mes longues [^2] études de philosophie des médias, à une soutenue méditation d’une vingtaine de minutes sur la vie – et quelques autres sujets connexes. Ma conclusion fut la suivante : être de gauche, c’est bien. Mais c’est nettement plus fatigant que d’être, par exemple, Nicolas Sarkozy, dont chaque profération vient confirmer qu’il excelle dans l’art (difficile) de ne point trop s’user le neurone.

Autrement dit, c’est plus reposant d’être de droite que pas : cela se vérifie également (et par un autre exemple) à la lecture du magazine Valeurs actuelles – qui présente du moins, reconnaissons-le, l’incontestable avantage d’être facilement compréhensible par n’importe quel enfant de quatre mois et demi, pour peu que cette jeune personne ait d’abord été formée à la perception de la néantise (éventuellement) haineuse. Et moi, justement, j’ai ces temps-ci une grosse – ça comme – envie de siester. Par conséquent, j’ai décidé unilatéralement (mais j’espère que le chef Sieffert n’y trouvera rien à redire) que j’écrirai ici, désormais, des chroniques droitardes. Et que j’allais commencer par te remémorer (car cela fait au moins deux minutes et demie, j’en jurerais, que la presse dominante ne t’a plus fait ce rappel) qu’il serait plus que temps qu’on se réduise un peu drastiquement la dépense publique, parce que là, ça peut plus durer : si ça continue comme ça, le communisme, nos arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière [^3] -descendant(e)s passeront cinq vies à rembourser nos impérities léniniennes.

Pour ce faire – je te le redis également, pour le cas que tu l’aurais oublié depuis la dernière fois que MM. Barbier et Giesbert (liste non exhaustive) l’ont grogné –, il convient, premièrement, de raboter quelques dizaines de milliards d’euros dans les débours d’État liés au secours des nécessiteux, genre les chômeurs, les malades, les pauvres, et plus généralement tous ces parasites dont la fonction sociale n’est pas aussi évidemment utile à la collectivité que celle de M. Lenglet, propagandiste chez France 2. Puis, secondement, de distribuer ce gros pognon à M. Gattaz et à ses teupos du patronat, à la fin de les assister dans l’assouvissement de leurs (com)pulsions licencieuses.

En somme, tu l’auras compris : la limitation de la dépense publique consiste à la retirer aux pauvres pour la donner aux riches. (T’avais-je point dit que quand on passe à droite, au moins, on s’emmerde plus jamais avec des trucs trop compliqués ?) La semaine prochaine, j’espère que tu seras encore là : je te dirai – au risque assumé de m’attirer l’ire de la bien-pensance bobote – comment que l’islam, à l’inverse de M. Gattaz, nous menace le vivre-ensemble.

[^2]: Trois semaines et demie d’un cursus extensif, durant quoi les cours étaient notamment assurés – cela répond de leur(s) qualité(s) – par MM. Michel Lévy et Bernard-Henri Onfray.

[^3]: Je te laisse continuer sur une dizaine de lignes : je trouve ça chiant, là.

Publié dans
De bonne humeur

Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.

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