« On ne peut pas juste être écolo dans son coin »

L’éco-vignette accroît les tensions entre individuel et collectif, écologie et rapports de classes, selon Jean-Baptiste Comby, qui souligne le manque d’imagination des politiques publiques.

Ingrid Merckx  • 11 janvier 2017 abonné·es
« On ne peut pas juste être écolo dans son coin »
© Wolfram STEINBERG/DPA/AFP

Dans La Question climatique. Genèse et dépolitisation d’un problème public [^1], Jean--Baptiste Comby montre en quoi la morale éco-citoyenne individualise les enjeux, les dépolitise et renforce les inégalités. Tout le monde ne subit pas la crise climatique de la même manière, n’a pas la même capacité à y répondre, ni le même impact écologique. De plus, l’individualisation fait le jeu de rationalités marchandes et d’un capitalisme vert qui se satisfont de mesures comme l’éco-vignette, quand il faudrait repenser tout ce qui structure nos modes de vie et notre organisation sociale.

« Punitive » ou « incitative », l’écologie est souvent perçue comme culpabilisante. Mais qui est culpabilisé ? Est-ce une affaire de riches ?

Jean-Baptiste Comby : L’écologie n’est pas une affaire de riches, mais elle est fabriquée comme une affaire de riches. Alors que les classes populaires possèdent une culture écologique qui leur est propre, qu’elles sont souvent les premières victimes

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Écologie
Publié dans le dossier
Pollution : Une inertie criminelle
Temps de lecture : 5 minutes

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