Pourquoi un groupe de journalistes sur le climat ?

Basta !, Mediapart, Politis, la revue Projet et Reporterre s’associent pour mener un travail en commun autour du réchauffement climatique.

Collectif  • 28 novembre 2018
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Pourquoi un groupe de journalistes sur le climat ?
© photo : MARIO TAMA / Getty Images South America / Getty Images/AFP

Parce que les personnes touchées par le dérèglement climatique sont de plus en plus nombreuses, y compris sur le territoire français, qu’elles soient éleveurs d’ovins en forêt ardéchoise, ostréiculteurs sur l’étang de Thau ou mytiliculteurs sur l’île d’Oléron, qu’elles subissent la précarité énergétique en Seine-Saint-Denis, les métamorphoses des massifs alpins ou contractent la dengue à La Réunion ;

Parce que chacun·e est témoin, voire victime, des conséquences du dérèglement du climat ;

Parce que notre rôle, en tant que journalistes, est de donner la parole à ces observateurs, de raconter ce dérèglement global à hauteur de femmes et d’hommes, tout en recueillant un maximum d’informations et de données scientifiques sur les conséquences du dérèglement ;

Parce que les articles isolés restent isolés et que le champ à défricher est vaste ;

Parce que l’idée d’un travail en commun s’est imposée, nous avons constitué un groupe de journalistes sur le climat. L’impulsion est venue de l’association Notre affaire à tous, qui cherchait à documenter l’impact du réchauffement ici et maintenant, en vue de porter un recours contre l’État français. Des recours pour inaction climatique se multiplient dans le monde. En mai dernier, dix familles (au Portugal, en Allemagne, en France, en Italie, en Roumanie, au Kenya, aux îles Fidji et en Suède) ont porté plainte dans le cadre du People’s Climate Case contre le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne « pour avoir autorisé un niveau trop élevé d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et ainsi ne pas avoir protégé les citoyen·ne·s du réchauffement climatique ». Le 10 octobre, l’organisation Urgenda et 886 citoyens ont gagné aux Pays-Bas leur procès contre le gouvernement néerlandais pour son manque d’action contre le changement climatique. Le 20 novembre, le maire EELV de Grande-Synthe, Damien Carême, a engagé avec son avocate Corinne Lepage un recours gracieux auprès du ministre de la Transition écologique, du Premier ministre et du président de la République pour « inaction en matière de lutte contre le changement climatique ». D’autres, ONG et citoyens, pourraient bientôt lui emboîter le pas. L’État français est désormais attaqué pour non-respect de ses engagements sur le climat.

Vous trouverez ainsi dans les pages web ou imprimées de Basta !, Mediapart, Politis, la revue Projet et Reporterre (1) des articles qui se complètent et se répondent sur l’impact de la crise climatique sur l’agriculture, l’environnement, l’alimentation, l’énergie et la santé. Pour y parvenir, nous avons tenu des conférences de rédaction avec Notre affaire à tous, afin d’imaginer des modes de traitement tenant compte des spécificités de chaque média, dans le respect et la confiance, et prenant en considération une réflexion juridique pionnière. L’objectif ? Une publication simultanée couvrant des domaines différents et liés par cette même problématique. Travail collectif et nécessaire que nous allons poursuivre.

(1) À lire sur bastamag.net (ici), mediapart.fr (ici), reporterre.net (ici) et dans la revue _Projet du 12 décembre (et ici).

Écologie
Temps de lecture : 3 minutes
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