Gaspard Glanz interdit de journalisme
Pour avoir fait un doigt d’honneur à un policier, le journaliste indépendant s'est vu infliger par le parquet une interdiction de séjour à Paris le 1er mai et tous les samedis jusqu’à son procès, le 18 octobre.
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Le journaliste indépendant Gaspard Glanz, connu pour ses reportages vidéo au cœur des mobilisations, ne pourra plus exercer son métier. Pour avoir fait un doigt d’honneur à un policier lors de l’acte 23 des gilets jaunes, samedi 20 avril à Paris. Le parquet de Paris a en effet obtenu son interdiction de séjour à Paris le 1er mai et tous les samedis jusqu’à son procès, le 18 octobre. Chaque étape de cette histoire – ou plutôt dérive – soulève son lot de questions. Avant d’en arriver à présenter rageusement son majeur aux forces de l’ordre, Gaspard Glanz cherchait des explications. Pourquoi lui et un groupe de journalistes ont-ils été visés par une grenade ? Aucune réponse, un agent le repousse violemment. Comment justifier sa mise en garde à vue ? « Participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » et « outrage ». Un classique. La justification devient moins aisée quand il s’agit d’expliquer le prolongement de sa garde à vue, la portant à 48 heures.
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Le « journaliste de rue », comme il se désigne, ne découvre pas la répression. À de nombreuses reprises, les autorités publiques l’avaient corseté dans l’exercice de ses fonctions. En pleine couverture du démantèlement de la « jungle » de Calais en octobre 2016, la police l’arrête. Pendant ses 33 heures de garde à vue, il découvre, qu’en plus d’être fiché S, il est interdit de séjour dans le Pas-de-Calais par arrêté préfectoral. L’interpellation de Gaspard Glanz a indigné toute la profession. Son interdiction d’exercer rajoute à l’attaque contre la liberté de la presse. On pensait toucher le fond, mais il est encore possible de creuser. Ça glisse, encore et encore…