Manon Aubry : « Il faut reprendre le contrôle de l’Union européenne »

Manon Aubry, tête de liste des Insoumis venue de la société civile, explique le sens de son engagement. Elle souhaite faire élire des « parlementaires de combat » pour pousser à la révision des traités, mais aussi agir tout de suite contre les logiques néolibérales.

Agathe Mercante  • 15 mai 2019 abonné·es
Manon Aubry : « Il faut reprendre le contrôle de l’Union européenne »
© crédit photo : Michel Soudais

Au coude-à-coude dans les sondages avec la liste Europe Écologie-Les Verts de Yannick Jadot, La France insoumise (LFI) mène une campagne intense pour les européennes du 26 mai et multiplie meetings, rendez-vous et déplacements dans tout le pays. Résolument décidé à plaider contre les traités européens, le mouvement a choisi Manon Aubry, ancienne porte-parole d’Oxfam (1), pour incarner cette campagne. Un programme que la tête de liste de LFI décline en « pour » (pour la transparence, pour les services publics…) et en « contre » (contre les pesticides, contre l’exil fiscal…). Mais elle nous livre aussi une analyse plus mesurée : des « parlementaires de combat » peuvent agir dans le cadre du Parlement européen tel qu’il est, une sortie de l’Union n’est pas envisageable, ni même envisagée, quand bien même la modification des traités serait un impératif pour amorcer la transition démocratique et écologique tant souhaitée.

À quelques jours du scrutin, voulez-vous toujours faire des élections européennes un référendum anti-Macron ?

Manon Aubry : Oui, mais pas uniquement. Nous, La France insoumise, nous disons qu’il y a trois raisons d’aller voter : la première, c’est le référendum anti-Macron. Il ne faut pas le laisser gagner dans les urnes parce que, si la liste LREM sort en tête du scrutin le 26 mai, Emmanuel Macron le vivra comme une validation de sa politique antisociale menée en faveur des plus riches. Sans compter que la politique qu’il mène au niveau français est l’application de recommandations européennes, comme la casse du droit du travail ou les coupes budgétaires dans les services publics. La deuxième raison, c’est qu’il faut envoyer au Parlement européen des parlementaires de combat. Et la troisième, c’est la nécessité de construire une alternative politique à l’extrême marché et à l’extrême droite.

Comment travailleront ces « parlementaires de combat » ?

Ils partageront leur temps entre le Parlement et le terrain. Nous ferons encore du porte-à-porte, des visites sur les marchés, nous apporterons notre soutien à des mobilisations sociales. Nous serons à l’image de ce que sont les députés insoumis à l’Assemblée nationale : une force de propositions présente sur le terrain. Notre vision, c’est d’avoir des élus qui ne sont pas enfermés dans leur tour d’ivoire à Paris, à Strasbourg ou à Bruxelles. Regardez les députés de La République en marche ! Ils sont plus de 300 et ils vivent tous dans un monde parallèle. Nous ne serons pas comme ça.

Quels combats souhaitez-vous incarner ?

C’est au Parlement européen que sont délivrées les autorisations sur les pesticides, que s’effectue le contrôle sur la transparence des multinationales – pour savoir si elles font de l’évasion fiscale –, que se décide la libéralisation des services publics. Sur ces questions, les parlementaires sont invités à voter « oui » ou « non ». Avec les eurodéputés insoumis, vous savez pour quoi vous votez : nous voterons contre le glyphosate, contre les traités de libre-échange, pour la transparence des multinationales, pour savoir si elles paient bien leurs impôts. Nous voterons aussi pour nos services publics. Pour une politique agricole commune réorientée en faveur des petits agriculteurs paysans, en faveur de l’agriculture de proximité. La liste est longue… Et pour faire ça, il nous faut un maximum d’élus. Par exemple, le « quatrième paquet ferroviaire », qui a libéralisé le rail, s’est joué à 24 voix ! 24 députés, ce n’est pas grand-chose.

Comment comptez-vous lutter contre les lobbys ?

La première certitude que nos électeurs doivent avoir, c’est que nous ne céderons pas aux lobbys. Je connais bien les lobbys pour les avoir combattus quand je travaillais dans le monde associatif contre l’évasion fiscale, et c’est peut-être la meilleure garantie. Au niveau institutionnel, il faudra davantage les encadrer. Il existe un registre où ils peuvent s’inscrire au Parlement européen, mais qui n’est pas obligatoire. Il faut qu’il le devienne. Il faut aussi plus de transparence en termes de financement. Ai-je besoin de rappeler que Monsanto finance le groupe ALDE auquel LREM se rattache ?

La France insoumise est le parti dont l’électorat est le plus susceptible de ne pas aller voter. Pourquoi ?

La vraie question est : qu’est-ce que ça dit de la démocratie ? Ça veut dire que les gens, et nos électeurs en particulier, se sentent si éloignés de l’échelon européen qu’ils s’interrogent même sur la pertinence de voter à une élection dont le cadre est si peu respectueux de la souveraineté populaire. Beaucoup de nos électeurs sont aussi ceux qui ont voté « non » au référendum sur la Constitution européenne en 2005, et auxquels on a pourtant imposé un « oui » en 2007 [adoption du traité de Lisbonne – NDLR]. Ils se demandent à quoi bon continuer à se mobiliser. Et, au fond, on peut les comprendre. Tout notre travail, en ce moment, c’est de montrer à quel point l’Union européenne est présente dans notre quotidien et à quel point il faut en reprendre le contrôle.

Cela ne montre-t-il pas une fracture au sein de votre électorat ?

La France insoumise est, sociologiquement parlant, le parti politique avec l’électorat le plus diversifié, en termes d’âges et de catégories socioprofessionnelles. Sur les catégories socioprofessionnelles, j’ai été surprise de voir à quel point c’est mixte. Je ne crois pas en l’analyse politique qui consiste à dire qu’il y a deux électorats en notre sein auxquels il conviendrait de tenir deux discours différents. Je pense par exemple qu’un électorat populaire peut être tout aussi sensible aux questions écolos que les « bobos parisiens ». À ces deux électorats-là, qui n’en forment en fait qu’un seul, il faut tenir le même discours, y compris sur les européennes. Y compris sur la sortie des traités. Et nous prenons d’ailleurs le temps de l’expliquer. Notre position, c’est de dire : les traités européens tels qu’ils existent empêchent de mener la politique de progrès social et de justice fiscale que nous souhaitons conduire. On ne peut pas, par exemple, investir massivement dans la transition écologique à cause de la règle des 3 % de déficit (2).

N’est-ce pas possible de mener cette politique tout en respectant la règle des 3 % ?

Non, parce que ça nécessiterait des dizaines de milliards d’euros. Investir dans la transition écologique pour aller vers le 100 % d’énergies renouvelables est un investissement tel qu’on ne pourrait pas respecter cette règle. On ne pourrait pas non plus, dans le cadre des traités actuels, utiliser l’outil de la création monétaire pour mener la transition écologique ou faire de la relance économique. Les traités européens ont le libre-échange dans leur ADN, ils nous empêchent donc de faire du protectionnisme solidaire ; ils organisent ce grand « déménagement du monde » qui consiste à faire venir de l’autre bout de la planète des marchandises qui sont pourtant disponibles ici ; ils créent la concurrence économique et sociale entre les travailleurs et encouragent une forme de dumping. Les traités européens empêchent l’harmonisation fiscale, sociale et écologique !

Quand on sait tout ça, on se rend bien compte que notre position n’est pas dogmatique, elle est purement pragmatique. Si l’on voulait mener notre politique, les traités poseraient des freins et des obstacles, et nous serions obligés de contrevenir à leurs règles. Mais, dans l’hypothèse où nous serions au pouvoir en France, nous aurions été élus sur ce programme, nous aurions donc la légitimité du peuple pour les remettre en cause. Nous aurions été élus par des personnes qui savent que l’ambition écologique doit être au-dessus de n’importe quelle ambition politique. On essaiera de faire en sorte que l’Union européenne soit au service de ce projet, et non l’inverse. Une fois que tous ces éléments seront réunis, on arrivera à se demander : comment fait-on ? C’est pour ça qu’il faut sortir de ces traités, et pas de l’Union européenne. Concrètement, soit on négocie collectivement les règles, soit on applique quand même notre programme en France. Et nous pourrions, en parallèle, créer des coopérations avec d’autres pays, par exemple l’Espagne, où nous pourrions par exemple décider d’un impôt commun sur les sociétés.

Ne pourrez-vous rien faire à « traités constants » ?

Bien sûr que si. Quand on parle d’interdire le glyphosate, évidemment. Mais ça ne suffira pas. Le point de rupture entre nous et le reste de la gauche en France, c’est que nous ne pensons pas qu’on pourra régler le défi climatique dans le cadre des traités actuels. Il reste douze ans, selon le Giec, pour agir, et nous nous battrons comme des lions là-bas ! En matière d’écologie, mais aussi en matière fiscale et sociale. Au rythme où l’on va, les entreprises ne paieront plus un seul euro d’impôts en 2050 ! Les États sont dans une course à la concurrence fiscale et, si vous baissez les impôts des États les uns après les autres, à la fin c’est nous tous qui nous retrouverons à payer. Soit on s’en satisfait, on baisse les bras et on se dit qu’on n’y peut rien, et c’est la concurrence fiscale européenne qui gagne, soit on se dit qu’il faut qu’on change complètement les règles.

Beaucoup de choses se jouent au Parlement européen, et elles ont un impact direct sur notre quotidien. Au niveau national, nous sommes contre la Ve République et pour une VIe République. Pourtant, à l’Assemblée nationale, nos députés s’affairent pour améliorer tout ce qu’ils peuvent. Nous ferons pareil au Parlement européen.

Qu’arrivera-t-il si les États membres de l’UE refusent de changer les traités ?

Aucun article ne prévoit l’exclusion d’un État-membre. Certains en Europe – la Pologne, la Hongrie – ne respectent même pas les droits de l’homme et ils ne sont pas pour autant exclus, alors que c’est bien plus grave. Nous mettra-t-on dehors, nous, parce que nous voudrions mener une politique écologique ambitieuse ? J’attends de voir.

Êtes-vous favorable à un protectionnisme économique ?

Ce que nous proposons, c’est une taxe kilométrique, c’est-à-dire une taxe aux frontières : plus le produit vient de loin, plus il sera taxé. C’est pour cela que nous parlons de « protectionnisme solidaire », parce qu’il n’est pas seulement économique, il est aussi écologique.

Faut-il le faire en France ?

Il faut que ce protectionnisme se fasse aux portes de l’Union européenne. Et si elle n’en est pas capable, alors il faudra le faire aux portes de la France.

Donc rétablir des frontières ?

Il y a plein de manières de le faire sur la base de frontières douanières et non de frontières de personnes. Nous sommes pour la libre circulation des personnes, mais ce qui doit être prioritaire, selon moi, c’est de convaincre de le faire aux portes de l’Union européenne. Parce que nous sommes pour un marché économique européen régulé et protégé.

Faut-il que la France récupère les outils de la création monétaire ?

La Banque centrale européenne n’a aucun contrôle politique. L’Union européenne est l’une des seules zones au monde où le pouvoir politique ne peut pas dire « je dévalue ou je réévalue ma monnaie ». C’est tout de même assez inédit. C’est pour ça que nous plaidons pour que le pouvoir politique reprenne la main. Par exemple, les parlementaires européens pourraient décider de ce que doit faire la Banque centrale européenne.

Quand vous plaidez pour récupérer une souveraineté populaire, qu’entendez-vous par là ?

Nous pourrions par exemple commencer par donner le droit d’initiative aux parlementaires européens. Nous sommes dans l’une des seules démocraties au monde où les représentants du peuple ne peuvent pas présenter une loi. C’est fou ! Et les citoyens ne le savent pas. On pourrait aussi passer par l’instauration d’un référendum d’initiative populaire au niveau européen. Il existe certes l’initiative citoyenne européenne, mais le seuil à atteindre est important et il n’y a même pas d’obligation pour la Commission européenne d’en faire une proposition de directive (3). Pour l’interdiction du glyphosate, il y a eu 1,2 million de signatures ; pour le droit à l’eau, 1,6 million. Aucune des deux initiatives n’a été suivie d’effets. Nous, nous sommes pour un vrai référendum d’initiative citoyenne, dans le même sens que ce que nous avons proposé en France.

« L’Europe de nos rêves est morte » disent les auteurs de L’Avenir en commun, le programme de LFI. Quelle est l’Europe de vos rêves ?

L’Europe de mes rêves est une Europe de l’émancipation collective, où les États membres seraient collectivement émancipés. Nous serions émancipés parce que nous aurions gagné des acquis sociaux et une meilleure protection pour tout le monde. Parce que nous aurions un système de redistribution qui serait juste et où tout le monde paierait sa juste part d’impôt. Parce que nous protégerions notre planète en arrêtant de la polluer avec des pesticides ou en arrêtant de faire venir de l’autre bout du monde des marchandises que l’on peut produire ici. Parce que nous serions en accord avec une agriculture écologique et paysanne.

L’Europe est-elle condamnée à être libérale ?

Non. L’Europe de ces traités-là, oui.

Quelle stratégie d’alliance comptez-vous adopter une fois que vous serez élus au Parlement européen ?

Nous verrons bien quels seront les rapports de force. L’idée, bien sûr, est de monter un groupe. Je vous accorde qu’être eurodéputé et ne siéger dans aucun groupe n’aurait pas beaucoup d’intérêt. Nous avons formé une coalition avec nos alliés européens, dont Podemos en Espagne, qui s’appelle Maintenant le peuple, et qui recomposera le groupe de la GUE (4) autour d’objectifs de justice sociale, fiscale et écologique communs.

Vos alliés de Podemos ont pourtant perdu un tiers de leurs sièges aux élections législatives du 28 avril…

Quand on a un mouvement qui fait 14 % dans les urnes, on ne peut pas parler de défaite. Bien évidemment, nous aurions aimé que ce score soit encore plus élevé, mais il ne faut pas faire de la politique le nez rivé sur les sondages et les résultats de chaque élection, alors que c’est un projet de long terme qui se construit. Même si, au bout d’un moment, il faut bien prendre le pouvoir, sinon vous ne changerez jamais la vie des gens. Je crois que Podemos est resté cohérent et que leur travail au pouvoir a conduit à l’augmentation du Smic de manière significative et à de vraies politiques de justice sociale. Donc, certes, Podemos a moins d’élus qu’auparavant mais je crois que ça a permis, en Espagne, de redéfinir ce qu’est la gauche.

Faut-il y voir un échec de la stratégie de « fédération du peuple », prônée par les leaders de Podemos, mais aussi par LFI ?

Je ne suis pas pour mettre en opposition le populisme et l’idée de fédérer la gauche. Je pense qu’on peut d’abord fédérer le peuple et qu’ensuite la gauche, les partis de gauche devront se mettre au service de cette -fédération populaire.

N’est-ce pas un peu la stratégie adoptée pour les élections européennes et au-delà ?

Dans son interview à Libération (5), Jean-Luc Mélenchon a parlé de fédération populaire. Soit une « fédération du peuple en mouvement ». Dit comme ça, cela paraît abstrait, mais, dans les faits, il s’agit juste d’une fédération des secteurs de la société qui sont déjà mobilisés. Quand on mobilise des personnes issues du secteur associatif comme moi, des syndicalistes comme Marina Mesure, qui travaille sur la question du travail détaché (6), des Amap au niveau local, des paysans qui font du bio tous seuls dans leur coin, des lanceurs d’alerte dénonçant les abattoirs ou les conditions de traitement en Ephad – en clair : des gens qui agissent ou veulent agir – pour les regrouper derrière un projet cohérent, c’est une fédération populaire. Chacun d’eux apporte sa pierre à l’édifice. Je travaille par exemple sur les questions d’évasion fiscale, or la lutte contre l’évasion fiscale pourrait financer la transition écologique ! L’idée, c’est de dire que toutes ces batailles dessinent une société alternative. Et notre but est de fédérer les initiatives et les visions alternatives de la société pour en faire une force politique.

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Comment La France insoumise peut-elle s’ouvrir à ces luttes, y a-t-il encore des angles morts dans votre programme ?

C’est un processus itératif. Par exemple, au départ, La France insoumise était peu sensible à la question du droit et de la souffrance des animaux. Et parce que plusieurs militants associatifs provenant de L214 nous ont rejoints, ils ont apporté ce combat qui est maintenant au cœur des thématiques que défendent nos députés à l’Assemblée nationale et au Parlement européen. Typiquement, c’est l’influence associative qui a nourri notre programme. Par ailleurs, je pense que La France insoumise a réuni politiquement tout ce que nous appellons « l’écologie populaire ». Soit une écologie au service du peuple, faite avec les classes populaires et non pas contre elles. C’est un processus en mouvement qui va continuer d’évoluer.

Pour l’instant, vous n’avez pas beaucoup fédéré auprès des autres partis de gauche…

Regardez notre liste : que les représentants de l’aile gauche du PS nous rejoignent, ce n’est pas rien (8). Et les digues que l’on peut voir à l’échelle nationale ne correspondent pas à la réalité du terrain, ni à la mobilisation associative, ni même à certains votes. On a aussi des candidats qui étaient à EELV ou au PCF.

Quel est votre rapport à la nation ?

Pour moi, la nation, ce n’est pas un pays et des frontières, ce sont des valeurs. La nation française, elle s’incarne par sa devise : Liberté, Égalité, Fraternité. C’est de cette devise que découle tout un système de protection sociale, de droits sociaux, un système de redistribution des richesses. Voilà ce qui, à mon sens, représente la nation. Mais c’est une vision très personnelle et très politique.

Violences policières, état d’urgence, réformes contre les services publics… Diriez-vous que le quinquennat d’Emmanuel Macron met en danger la démocratie ?

Je ne dirais jamais que la France est une dictature, parce que, même si c’est pour cinq ans, les Français ont quand même voté pour Emmanuel Macron. Mais je crois que l’État de droit est sérieusement remis en cause, comme rarement il l’a été. Ces violences policières sont un épisode assez inédit dans l’histoire récente, et il y a quand même l’unanimité pour les critiquer. Les ONG, le Conseil de l’Europe, les Nations unies s’en inquiètent, et Emmanuel Macron répond « circulez, il n’y a rien à voir ». Deux mille blessés! Et si vous ajoutez à cela l’instauration de l’état d’urgence et une casse des services publics comme jamais, c’est un sacré coup porté à notre État de droit et à notre État providence! Cela montre que notre système démocratique est profondément malade. Institutionnellement parlant, il est malade de cette Ve République avec un chef tutélaire et une chambre d’enregistrement en lieu et place d’Assemblée nationale. Il est déprimant de voir à quel point cette démocratie est malade et que l’un de ses symptômes est le taux d’abstention aux élections : on est censé avoir le droit de décider de notre avenir, et plus de 50 % des électeurs renoncent à l’exercer ou ne voient plus l’utilité de le faire. Au lieu de leur jeter la pierre, il faudrait réfléchir à comment restaurer le lien démocratique entre les gens et le pouvoir. Beaucoup ont le sentiment que l’engagement politique ne débouchera sur rien. Moi, je fais le pari inverse.


(1) Oxfam est une ONG luttant contre les injustices et la pauvreté. Depuis 2018, sa directrice générale est l’ancienne ministre EELV Cécile Duflot.

(2) Inscrite dans le traité de Maastricht (1992).

(3) L’initiative citoyenne européenne (ICE) doit rassembler au moins un million de citoyens de l’UE venant d’au moins un quart des pays membres.

(4) Le groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE) compte parmi ses 52 membres actuels des élus de LFI et du PCF.

(5) Libération du 25 avril 2019.

(6) Lire son portrait dans Politis n° 1549 (18 avril 2019).

(7) Emmanuel Maurel, eurodéputé sortant et candidat sur la liste LFI, et la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann ont quitté le PS en 2018 et rejoint LFI.