Brésil : Un an de résistance à Bolsonaro

Insultes, outrances, lois liberticides, violation des droits humains… C’est le quotidien du peuple brésilien depuis janvier 2019. Et les mobilisations les plus actives se rencontrent dans les périphéries.

Patrick Piro  • 8 janvier 2020
Partager :
Brésil : Un an de résistance à Bolsonaro
Dans la commune de Nova Iguaçu, Nívia Raposondevant la fresque représentant son fils Rodrigo, assassiné.© Patrick Piro

V ous avez un visage terriblement homosexuel. » Voilà la réponse de Jair Bolsonaro au journaliste qui le questionnait fin décembre sur l’enquête pour corruption visant Flávio, l’un de ses fils. Terriblement banal. Quelques jours avant, le président brésilien traitait de « vermisseau » l’immense pédagogue Paulo Freire (1921-1997). Et présentait son nouveau parti, à l’emblème intégralement composé de douilles de balles.

Insultes, outrances, projets de loi indécents, voire liberticides, incitation à la violation des droits humains… C’est le quotidien du peuple brésilien depuis le 1er janvier 2019. La gauche, consternée, n’est pas aujourd’hui en mesure d’entraver un gouvernement qui inspire le qualificatif de « fasciste » et la comparaison avec la dictature (1964-1985).

Les mobilisations les plus actives se rencontrent dans les quartiers périphériques, les communautés noires et indigènes, les groupes de personnes LGBT, de mères de victimes des violences policières. Là, pas de saisissement, mais un commentaire partagé. « La marginalisation, la discrimination, le racisme, les assassinats, nous connaissions déjà. Bolsonaro, c’est juste un cran de plus, il nous pousse à renforcer notre capacité à résister et à inventer de nouvelles formes de lutte. » Et partout aux frontons, l’icône Marielle Franco, assassinée le 14 mars 2019 par des miliciens, soupçonnés d’être proches de la famille même de Bolsonaro. Militante noire, lesbienne, née dans une favela, cette puissante inspiratrice des minorités qui dressent la tête, c’est elle qui mettra un jour Bolsonaro en déroute, prédit le député gay Jean Wyllys, menacé de mort, qui a fui le Brésil.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Flottille arrêtée : à Paris, les images du rassemblement en soutien
Portfolio 2 octobre 2025

Flottille arrêtée : à Paris, les images du rassemblement en soutien

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies, place de la République, en soutien à la Global Sumud Flotilla, arrêtée par Israël à quelques kilomètres de Gaza.
Par Maxime Sirvins
Argentine : comment Milei cherche à sauver son pouvoir
Monde 1 octobre 2025 abonné·es

Argentine : comment Milei cherche à sauver son pouvoir

Dix provinces ont anticipé leurs élections législatives provinciales, dont celle de Buenos Aires, où l’opposition péroniste l’a emporté haut la main le mois dernier, obligeant le président à la tronçonneuse à faire appel à son homologue états-unien.
Par Marion Esnault
« Une escorte mondiale de la flottille serait un symbole très fort »
Témoignage 27 septembre 2025 abonné·es

« Une escorte mondiale de la flottille serait un symbole très fort »

Prune Missoffe est à bord du Spectre, l’un des bateaux que compte la Global Sumud Flotilla. Son embarcation fait partie de celles qui ont été visées par une attaque sans précédent de la part d’Israël, dans la nuit du 23 au 24 septembre.
Par Hugo Boursier
En Thaïlande, l’oppression silencieuse des musulmans
Reportage 26 septembre 2025 abonné·es

En Thaïlande, l’oppression silencieuse des musulmans

Dans le sud du pays, la minorité malaise est victime de persécutions et d’assimilation forcée de la part de Bangkok. Les fermetures d’écoles et de mosquées, les arrestations arbitraires et les actes de torture en détention sont monnaie courante dans cette région sous le contrôle de l’armée depuis 2004.
Par Marcel Tillion et Christophe Toscha