Montreuil : un 1er mai à la sauce CRS

Pour marquer la fête des travailleuses et des travailleurs, plusieurs organisations avaient appelé à un rassemblement, respectant la distanciation, devant la mairie de Montreuil. La police l’a immédiatement dispersé.

Patrick Piro  • 1 mai 2020
Partager :
Montreuil : un 1er mai à la sauce CRS
© 1er mai 2020, place de la mairie, Montreuil (93). Photos : Patrick Piro

Pour marquer le coup, en ce 1er mai privé de cortèges en raison du confinement, les fédérations syndicales nationales avaient appelé à afficher des slogans aux fenêtres et sur les réseaux sociaux.

À Montreuil (93), cinq organisations syndicales et politiques (1) avaient cependant annoncé leur volonté de braver l’interdiction de tout rassemblement pour appeler à descendre dans la rue afin de dénoncer _« la gestion catastrophique de la crise sanitaire et sociale par le gouvernement Macron et plus globalement sa politique au service des patrons, pour défendre la Sécu, parce que l’éducation nationale ne doit pas être la garderie du Medef, pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, avec ou sans papiers, avec ou sans emploi ».

Nous manifesterons en respectant les distances de sécurité et en étant masqué·es. Nous appelons l’ensemble du mouvement social de tout le pays à en faire de même partout où c’est possible.

Mais à 15 heures, devant la mairie, les manifestants se sont immédiatement heurtés à une très forte présence policière. Quelque 50 fourgonnettes de CRS encerclaient la place Jean-Jaurès. Et toute personne débouchant du métro ou circulant dans le périmètre voyait contrôlée son attestation de déplacement. Les manifestant·es ont un temps joué à cache-cache, tentant de se regrouper brièvement aux abords de la place, mais les forces de l’ordre, trop nombreuses, intervenaient rapidement pour les disperser. Dans une ambiance restée bonne enfant, mais qui n’a pas tardé à se dégrader avec des verbalisations assorties d’amendes à 135 euros pour les personnes qui tardaient à se disperser, quand bien même elles étaient dûment dotées d’attestation de déplacement. Plusieurs d’entre elles envisagent de contester les sanctions.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Tour de France : Franck Ferrand, commentateur réac’ toujours en selle
Médias 11 juillet 2025

Tour de France : Franck Ferrand, commentateur réac’ toujours en selle

Cette année encore, France Télévisions a reconduit Franck Ferrand aux commentaires en charge du patrimoine lors du Tour de France. L’historien, très contesté, fan de Zemmour et de thèses révisionnistes, n’hésite pas, insidieusement, à faire passer ses idées.
Par Pierre Jequier-Zalc
La CGT et le Tour de France : quand sport et luttes se marient bien
Luttes 11 juillet 2025

La CGT et le Tour de France : quand sport et luttes se marient bien

Si le Tour de France est avant tout un événement sportif, il permet aussi à des luttes sociales et politiques de mettre en avant leur combat. Comme lundi dernier, à Dunkerque pour sauver les emplois d’ArcelorMittal.
Par Pierre Jequier-Zalc
« Ils parlent d’échange de migrants comme si les personnes étaient des objets »
Entretien 11 juillet 2025 abonné·es

« Ils parlent d’échange de migrants comme si les personnes étaient des objets »

Alors qu’un accord d’échange des personnes exilées a été trouvé entre la France et le Royaume-Uni, Amélie Moyart, d’Utopia 56, revient sur les politiques répressives à la frontière et le drame qui a conduit l’association à porter plainte contre X pour homicide involontaire.
Par Élise Leclercq
Terrorisme d’extrême droite : derrière le site d’AFO, Alain Angelini, soutenu par le RN en 2020
Enquête 10 juillet 2025 abonné·es

Terrorisme d’extrême droite : derrière le site d’AFO, Alain Angelini, soutenu par le RN en 2020

L’homme, alias Napoléon de Guerlasse, est l’administrateur du site Guerre de France, qui servait au recrutement du groupe jugé pour association de malfaiteurs terroriste. Militant d’extrême droite soutenu par le parti lepéniste aux municipales de 2020, son absence au procès interroge.
Par Pauline Migevant