Pour nos maisons de la presse

Ce numéro de Politis est le premier depuis mi-mars à retrouver les kiosques et les marchands de journaux.

Gilles Wullus  • 27 mai 2020
Partager :
Pour nos maisons de la presse
© Photo : PASCAL PAVANI / AFP

Ce numérode Politis est le premier depuis mi-mars à retrouver les kiosques et les marchands de journaux. Le lundi 16 mars en effet, à la veille du confinement général, nous avions fait le choix de renoncer temporairement à être diffusé afin de ne pas encourager les sorties non essentielles. En ignorant alors combien de temps allait durer ce temporaire, mais en anticipant déjà qu’il excéderait de beaucoup les quelques semaines annoncées par le gouvernement. C’est donc finalement dix numéros que nous avons réalisés pour nos abonné·es et pour les lecteurs et lectrices occasionnel·les qui ont acquis la version numérique en ligne. Ce numéro se déploie dans une pagination légèrement réduite, tout d’abord parce que nous souhaitons poursuivre nos efforts sur Politis.fr, en accès libre depuis deux mois.

Afin également de partager nos articles avec le plus grand nombre, nous préparons actuellement un hors-série exceptionnel, en collaboration avec nos amis de la rédaction de Basta !, qui reviendra en détail sur la crise. Outre l’impréparation coupable du gouvernement, les atteintes profondes aux libertés apportées par l’état d’urgence sanitaire mais aussi l’émergence de nouvelles solidarités, nous mettrons en avant surtout celles et ceux qui ont bousculé l’idée reçue sur les fonctions essentielles de notre société : les soignant·es, les ouvrier·es, les enseignant·es, les employé·es de la distribution, etc.

Si nous sommes de retour, c’est aussi en soutien aux marchands de journaux, ce dur métier qui vient grossir les rangs des méprisés de cordée. Dans les grandes villes, les kiosquier·es qui tiennent leur poste du matin au soir, parfois jusqu’à cent heures par semaine, touchent le plus souvent un maigre salaire. Dans notre démocratie, la presse est si précieuse qu’elle a bénéficié du privilège d’être vendue directement dans la rue, notre lieu commun, espace de partage et d’échange, mais aussi de révolte – et c’est une très bonne chose. Mais ces femmes et ces hommes souffrent de la crise, et tout porte à croire que cela va s’aggraver. Depuis 2011, la France a perdu presque un quart de ses points de vente de journaux. Dans nos villes et nos campagnes, les maisons de la presse vendent depuis longtemps de la papeterie, des souvenirs ou des jeux, mais ce ne sont que des compléments qui permettent aux marchands de tenir. Leur rôle de passeur est plus que jamais essentiel dans notre démocratie vacillante, ce sont les témoins de nos colères, de nos joies et, le plus souvent, un lien, ne les abandonnons pas.

Soutenez vos marchands de journaux (la liste des points de vente où nous trouver est sur frama.link/pdvPolitis), lisez _Politis.

Publié dans
Parti pris

L’actualité vous fait parfois enrager ? Nous aussi. Ce parti pris de la rédaction délaisse la neutralité journalistique pour le vitriol. Et parfois pour l’éloge et l’espoir. C’est juste plus rare.

Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Bardella, l’œuf et la peur
Parti pris 2 décembre 2025

Bardella, l’œuf et la peur

En quelques jours, le président du RN a été aspergé de farine et a reçu un œuf. Pour certains commentateurs, nous serions entrés dans une ère de chaos où la démocratie vacille au rythme des projectiles de supermarché. Ce qui devrait plutôt les inquiéter est la violence d’une parole politique qui fragilise les minorités, les élus et l’État de droit.
Par Pierre Jacquemain
Plans de licenciements : en finir avec le diktat des multinationales
Parti pris 26 novembre 2025

Plans de licenciements : en finir avec le diktat des multinationales

Orangina, NovAsco, Teisseire, Danone… Ces derniers jours sont marqués par l’annonce aux quatre coins du pays de fermeture d’usines et, avec elles, des centaines de licenciements. Alors que le gouvernement ne cesse de parler de « réindustrialisation », l’heure est de refuser l’impuissance et d’agir.
Par Pierre Jequier-Zalc
Ma lettre à Nicolas Sarkozy
Parti pris 25 novembre 2025

Ma lettre à Nicolas Sarkozy

Dans une lettre envoyée en 2010 à Nicolas Sarkozy, Paul-Elyes, 8 ans, demandait au président de la République pourquoi avoir refusé d’accorder un visa de séjour à sa grand-mère algérienne. Une lettre qui, 15 ans après, reste toujours sans réponse.
Par Paul-Elyes Hecham
Municipales : la gauche n’a plus le luxe de s’égarer
Parti pris 18 novembre 2025

Municipales : la gauche n’a plus le luxe de s’égarer

Depuis les législatives anticipées de 2024, l’union de la gauche ne semble plus être qu’un lointain souvenir. Pour éviter un désastre national, les partis auraient pourtant tout intérêt à s’entendre avant les prochaines municipales.
Par Pierre Jacquemain