Qui est le nouveau « monsieur euro » de la Commission européenne?

**Première conséquence concrète du sommet de la zone euro qui s’est tenu dans la nuit de mercredi à jeudi, la Commission européenne aura désormais un commissaire spécialement dédié à l’euro. Dur avec les Etats, cool avec les marchés.**

Michel Soudais  • 28 octobre 2011
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Olli Rehn et José Manuel Barroso au Parlement européen, le 14 septembre.

Sa nomination n’a pas traîné puisqu’elle a été annoncée par José Manuel Barroso en milieu d’après-midi. L’heureux élu se nomme Olli Rehn. Déjà membre de la Commission européenne, il était en charge des Affaires économiques et financières. Il a donc été promu, dès jeudi après-midi, vice-président de la Commission « chargé des affaires économiques et monétaires et de l’euro ».

Cet homme politique finlandais s’était déjà signalé en cosignant un livre vert qui fait la part belle aux fonds de pension et à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Nous avions aussi eu l’occasion de signaler son parti-pris, le 22 avril 2010: Parmi les premiers, Olli Rehn, souhaitait alors «un contrôle renforcé des budgets dans la zone euro» . Pour ce faire, il voulait «soumettre les budgets des États membres à un examen de la Commission européenne et des ministres des Finances de la zone euro avant même leur discussion devant les Parlements nationaux» . C’est fait! En revanche, le même commissaire abondait dans le sens de la Banque centrale européenne, qui s’opposait à ce que les États membres imposent de nouvelles taxes aux banques ou durcissent leurs exigences réglementaires ; cela freinerait la reprise, craignait la BCE. Relayant cette inquiétude, Olli Rehn avait déclaré qu’il ne fallait « pas surréguler » (sic). Entraves pour les gouvernements, liberté pour les banques : telle est la doctrine de celui qui va présider à l’embryon de gouvernement économique de la zone euro.
Voilà qui éclaire mieux que de longs discours le sens des décisions du sommet du 26 octobre.

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