Une défaite qui vient de loin

En refusant de tirer le bilan de la victoire du « non » au référendum européen de mai 2005, les dirigeants socialistes ont transformé en défaite une présidentielle qui semblait ne pas pouvoir leur échapper.

Michel Soudais  • 10 mai 2007
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Une défaite qui vient de loin

Les socialistes n’ont plus qu’un mot d’ordre : « Rester unis. » Du moins jusqu’aux élections législatives des 10 et 17 juin. D’ici là, François Hollande a prévenu qu’il « ne tolérerait » aucun « règlement de comptes » . Après une soirée électorale où l’on a pu voir plusieurs responsables socialistes critiquer la campagne de Ségolène Royal, chacun est prié de mettre un mouchoir sur les observations et jugements que lui inspirent les 16 790 830 voix et 46,94 % obtenus par la candidate de la gauche.

Jamais, depuis 1965, un candidat de gauche au second tour d’une élection présidentielle n’avait fait un aussi piètre score. Encore, à l’époque, François Mitterrand (44,8 %) avait-il l’excuse d’être opposé au général de Gaulle ! Commencée le 26 novembre dans l’euphorie d’un congrès de désignation, qui pour la première fois investissait une femme avec une chance réelle d’accéder à l’Élysée, la campagne de Ségolène Royal s’est donc achevée sur un résultat un peu en dessous du score de Lionel Jospin à sa première candidature. En 1995, après deux septennats socialistes, « l’austère » avait sauvé l’honneur face à Jacques Chirac en rassemblant 47,36 % des voix. Dimanche, dans un contexte autrement plus favorable, avec une droite au pouvoir depuis cinq ans et déjà sanctionnée à trois reprises dans les urnes, en 2004 aux régionales et aux européennes, en 2005 lors du référendum européen, la partie s’annonçait plus facile. D’autant plus aisée que Nicolas Sarkozy, en s’affichant comme le candidat d’une « droite décomplexée » , autoritaire et libérale, était un puissant facteur d’unité de la gauche.

Au regard du « devoir de victoire » que les socialistes s’étaient assignés en reprenant un slogan inventé par leur formation jeune, dans la foulée du mouvement anti-CPE, le pourcentage obtenu par leur candidate est incontestablement un échec. Une « grave défaite » , estime Dominique Strauss-Kahn. « Le drapeau de la gauche est à terre » , résume Laurent Fabius. Car ni la candidate ni le PS ne sont, seuls, responsables de la victoire de Nicolas Sarkozy, même s’ils en portent la plus grande part. Au vu des résultats du premier tour, la très nette défaite de la candidate de « la France présidente » était prévisible. Le 22 avril, le soulagement du PS, satisfait de voir sa candidate laver l’affront du 21 avril 2002, avait en partie occulté le recul de la gauche. En cinq ans, les candidats des partis de l’ex-gauche plurielle ont perdu trois points (29,37 % contre 32,45 %), sans que l’extrême gauche en profite, le score total de la gauche accusant une chute de sept points (36,1 % contre 42,9 %).

Comment les grands succès électoraux de 2004, aux régionales, aux cantonales et aux européennes, qui montraient que le PS avait un boulevard devant lui pour l’élection présidentielle de 2007, ont ainsi pu se transformer en impasse ? Pourquoi, alors que la gauche est aux commandes dans vingt des vingt-deux régions métropolitaines, sa candidate est-elle devancée par Nicolas Sarkozy dans seize régions. Erreur de casting ? Ou d’orientation politique ?

François Hollande a esquissé sur France 2 un mea culpa : « Si on n’avait pas fait des erreurs, on serait peut-être aujourd’hui en train de célébrer un succès. Il y a forcément là une leçon à tirer », a-t-il concédé. À le suivre, le PS et sa candidate n’ont « sans doute pas assez parlé de propositions concrètes » . Comme si une défaite de cette ampleur, la troisième défaite socialiste consécutive à la présidentielle, était réductible à des causes conjoncturelles. Et notamment au choix de la candidate de privilégier un discours général. Certes, la campagne très personnelle de Ségolène Royal, plus axée sur les valeurs et les principes (l’ordre juste, le « gagnant-gagnant »…) que sur des propositions concrètes, et ses revirements programmatiques ont contribué à alimenter le procès en incompétence que lui a intenté l’entourage de Nicolas Sarkozy, déstabilisant bien des électeurs de gauche. Ses relations tumultueuses avec le PS aussi.

Mais, quels que soient les loupés et les ratés d’une campagne conçue en dehors du PS, ni celui-ci ni la gauche antilibérale ne peuvent s’exempter totalement de leurs parts de responsabilités dans cette défaite. Le premier paie le prix de son incapacité à tirer les leçons de la défaite de 2002, à définir une orientation stratégique claire et à se doter d’un projet mobilisateur. La seconde a échoué à donner une perspective politique à l’électorat populaire en étant incapable de se rassembler derrière une candidature unitaire. Récit des cinq dernières années à travers quelques moments clefs.

Illustration - Une défaite qui vient de loin


François Hollande signe un autographe au congrès de Dijon, le 16 mai 2003.
AFP/Fred Dufour

Mai 2003, un congrès pour rien.

Après l’élimination de Lionel Jospin, au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, un vent de fronde souffle dans le parti pour réclamer autant une réorientation à gauche de la ligne du PS sur des positions antilibérales qu’une rénovation des équipes dirigeantes. Face à ce qu’il considère comme un mouvement d’humeur, François Hollande joue la montre. Premier secrétaire élu au suffrage universel des militants, et non plus désigné par les membres du conseil national, le député-maire de Tulle est le maître du temps. Il promet un rendez-vous de clarification, mais le congrès de Dijon, qui se tient en mai 2003, est un congrès de dupes.

Les jeux d’appareil brouillent le débat d’orientation. Laurent Fabius, promu n° 2 du parti, choisi de soutenir François Hollande dans la défaite. En contrepartie, l’ancien Premier ministre apparaît comme le candidat naturel des socialistes en 2007. Dominique Strauss-Kahn renonce, lui aussi, à compter ses troupes ­ il ne l’a d’ailleurs jamais fait à cette date ­ et se range derrière le chef du parti, comme la quasi-totalité des anciens ministres et secrétaires d’État du gouvernement Jospin ­ 27 sur… 29>

La motion d’orientation, née de cette union sacrée autour de la direction sortante, analyse sommairement la défaite du 21 avril, qu’elle attribue à « quatre facteurs » : « La division de la gauche ; l’éloignement des catégories populaires ; la gravité de la crise politique ; l’effacement de notre identité ». Pour caractériser celle-ci, François Hollande invente le « réformisme de gauche » , qu’il résume ainsi : « Etre à gauche autant qu’il est souhaitable, être réformiste autant qu’il est possible. » La formule supplante le « réalisme de gauche », inventé en 1995 par Lionel Jospin. Maigre avancée théorique, qui ne dit rien du choix du PS : rupture ou accompagnement ? Entre les deux, la motion Hollande balance. Elle repousse le retour à la sacralisation de l’État, la dépense publique, la hausse du Smic, mais, pour capter les voix de gauche du parti, refuse aussi l’ouverture du capital des entreprises publiques, demande le retrait pur et simple de la loi Fillon sur les retraites… Dans le chaudron du congrès, le cégétiste Bernard Thibault a droit à une standing ovation.

Un an après la défaite électorale, la résistance aux mesures du gouvernement Raffarin a pris le pas sur l’analyse des causes du 21 avril. Pas dupe de cette écume conjoncturelle, le commissaire européen Pascal Lamy livre, dans le Journal du dimanche , sa lecture du congrès : « Longtemps, [le PS] a été un peu plus à gauche que la ligne moyenne des sociaux-démocrates européens […] Mais le PS, comme d’ailleurs ses homologues du Sud, se rapproche petit à petit du point moyen continental de la social-démocratie européenne. » « Les socialistes sont de retour » , clame pourtant François Hollande dans son discours de clôture.

Printemps 2004, l’illusion de la victoire.

Les élections régionales et cantonales de mars 2004 vont donner crédit à la prophétie du patron du PS. La brusque chute de popularité du gouvernement Raffarin, consécutive au bilan mortel de la canicule, bénéficie aux listes de gauche conduites par le PS et à ses candidats. « Le PS a été l’instrument de la sanction contre le gouvernement » , résume François Hollande au soir du premier tour. La vague rose est puissante : avec 50,3 % des suffrages au second tour, la gauche prend la tête de vingt des vingt-deux régions métropolitaines. Avec un gain de dix départements, la gauche détient pour la première fois la majorité des conseils généraux. L’UMP François Fillon évoque un « 21 avril à l’envers » .

Aucun des éléphants n’imaginait pareille victoire possible. Aucun n’a d’ailleurs songé à se présenter. Parmi tous les nouveaux promus, Ségolène Royal se distingue. Seule femme présidente de Région, elle triomphe en Poitou-Charentes, une région longtemps dirigée par Jean-Pierre Raffarin, qui s’est beaucoup investi dans cette campagne régionale. Sans aucune aide, pas même le logo du PS ­ absent de son matériel de campagne ­, elle obtient le meilleur score de la gauche : 46,3 % au premier tour, 55,1 % une semaine plus tard. Et incarne la victoire de son camp. Au milieu des autres présidents de Région socialistes en costume sombre, la « Zapatera » pose déjà en robe blanche. Une icône est née.

Le choix de Jacques Chirac de maintenir Jean-Pierre Raffarin à son poste malgré la défaite fait le bonheur de François Hollande, qui fait de ce maintien un argument de la campagne des élections européennes. Pour ce scrutin d’ordinaire difficile, le Premier secrétaire met la barre à gauche toute. Il accepte que le PS, qui défend le thème de l’Europe sociale, inscrive dans sa plate-forme des amendements en faveur du Smic européen ou des 35 heures à l’échelle du continent. Quelques mois plus tôt, le conseil national avait formulé « sept exigences » sans la satisfaction desquels le PS refuserait d’approuver le traité constitutionnel européen, dont le projet était en discussion. C’est un nouveau succès électoral : avec près de 29 % des suffrages, le PS devance de plus de 12 points l’UMP, qui est talonnée par l’UDF.

Mai 2005, le référendum de la fracture.

Auréolé de ces victoires, François Hollande pense son heure venue. Cinq jours après les européennes, les chefs d’État et de gouvernement adoptent un traité constitutionnel. DSK est l’un des premiers à réclamer son adoption, après Ségolène Royal qui avait dit « oui » deux mois avant d’en connaître le contenu précis. Le parti hésite, ses « exigences » n’ont pas été prises en compte. À l’ouverture de l’université de La Rochelle, François Hollande, qui n’ignore pas les réticences de Laurent Fabius, son numéro 2 et principal concurrent, force le destin dans un entretien au Nouvel Observateur : il annonce que le PS fixera sa position sur le traité en décembre par un référendum interne dont le principe a été décidé à Dijon ; il se prononce sans réserve pour son adoption ­ « Je souhaite que [le PS] dise oui à l’Europe » ­ et dévoile pour la première fois son ambition présidentielle. Il espère faire d’une pierre deux coups : aligner le PS sur les positions sociales-libérales des partis socialistes européens et affirmer son autorité en vue de 2007.

Déconnecté de tout enjeu réel ­ Jacques Chirac n’a pas encore annoncé la date du référendum ­, le référendum interne divise le parti. Face à la gauche du parti, rejointe par Laurent Fabius, qui prône le « non », François Hollande dramatise : c’est moi ou le chaos, explique-t-il en substance, transformant le vote sur un texte en un plébiscite en faveur de sa direction du PS, qui a su redresser électoralement le parti. Le 1er décembre, les militants socialistes optent à près de 59 % pour le « oui ». Le député-maire de Tulle est élu « homme politique » de l’année par un jury de journalistes.

Fort de ce nouveau statut, il accepte de dialoguer avec des Français en colère en concurrence avec Nicolas Sarkozy pour Paris-Match . La photo des deux leaders posant ensemble, dans des costumes rayés et cravates identiques, en une de l’hebdomadaire est du plus mauvais effet au moment où le « non » commence à devenir majoritaire dans le pays. Lionel Jospin dira bientôt que les « oui » de gauche et de droite « sont compatibles » , à l’inverse des « non ». Le brouillage est maximum. Le 29 mai, la direction du PS est désavouée par ses électeurs. Le « non » recueille 55 %, et la majorité d’entre eux est constituée d’électeurs de gauche, dont une majorité des électeurs socialistes. Ils se sont décidés en fonction de motivations sociales. Ce sont surtout des jeunes, des ouvriers, des employés ou des personnes exerçant une profession intermédiaire, avec des revenus inférieurs à 3 000 euros par foyer. Rarement le PS n’a été aussi peu en phase avec son électorat.

Le parti s’est divisé comme jamais il ne l’a été, une minorité faisant campagne pour le « non », malgré le vote interne. Au lieu de passer l’éponge, François Hollande fait voter, le 4 juin, lors d’un conseil national, un texte de « clarification » qui justifie pleinement le choix du « oui », accuse ceux qui ont fait campagne pour le « non » contre la position du parti d’en avoir « brouillé » le message, annonce l’organisation d’un congrès de règlement de comptes et évince Laurent Fabius et ses amis de la direction du PS. Cette motion est approuvée de justesse, grâce à l’appui des secrétaires fédéraux, membres de droit du conseil national depuis une réforme statutaire adoptée à Dijon. Dans le huis clos des débats, Ségolène Royal, d’ordinaire peu loquace dans ce type d’instance, invite ses camarades à être « fiers » de leur vote : « La carte du non , explique-t-elle, recouvre la carte électorale des zones rurales en voie de perdition, des quartiers populaires et de la carte du chômage. »

Novembre 2005, un congrès de synthèse.

Le calendrier arrêté par François Hollande et ses proches vise à préserver ses chances de présidentiable en lui laissant le temps de faire oublier son mauvais pas référendaire. Le congrès doit décider de l’orientation du projet. Des conventions thématiques viendront ensuite le compléter avant une adoption à l’été 2006. La désignation ne viendra qu’à l’automne. Le piège vise explicitement à empêcher Laurent Fabius de se déclarer trop tôt, profitant de sa victoire au référendum.

L’acceptation par les socialistes qui ont voté « non » de ce calendrier inédit, destiné à dépolitiser le choix du candidat à la présidentielle, puis le refus du NPS et d’Henri Emmanuelli de faire une motion commune avec Fabius, qu’ont rejoint Jean-Luc Mélenchon, Marie-Noëlle Lienemann et Alain Vidalies, dilapide la force du « non » en empêchant toute dynamique. Au Mans, la motion de François Hollande conserve sa majorité de justesse, malgré l’appui de la plupart des éléphants et des grandes fédérations. Après plusieurs mois d’affrontements sur le Smic, la prise en compte du vote « non », la VIe République ou la stratégie d’alliance du PS ­ la motion Hollande imprécise laissait ouverte la possibilité d’une alliance avec le centre ­, la direction du PS recherche la synthèse au nom de la nécessaire unité du parti à l’approche d’échéances électorales majeures. En cédant sur les points évoqués, elle y parvient imparfaitement puisque le NPS se fracture entre ceux qui acceptent la synthèse et ceux qui la refusent.

Automne 2005. Opération Royal.

Pendant que cette activité essentiellement théorique mobilise les ténors du parti, Ségolène Royal, qui assiste à ces débats sans y participer, commence sa campagne. C’est en septembre, dans Paris-Match , que la présidente de la Région Poitou-Charentes dévoile son ambition présidentielle pour la première fois. La parution de cet entretien au beau milieu des journées parlementaires du PS déporte toute l’attention sur elle. Par petites touches, entretiens et unes dans la presse magazine, l’ancienne ministre de la Famille dessine sa candidature en marge du parti. Au congrès du Mans, elle ne dit rien, mais c’est sur elle que sont braquées les caméras. Les sondages ne tardent pas à rendre compte de cet engouement, crédibilisant sa candidature non encore déclarée. « Et si c’était elle ? » , interroge le Nouvel Observateur en décembre 2005.

Début janvier, Ségolène Royal, qui a discrètement rallié Julien Dray à sa cause, peaufine sa stratégie de conquête. En marge du parti, le site Internet qu’elle a créé, Désirs d’avenir, égraine des comités dans toute la France. Des groupes de jeunes, adeptes de la toile, la Ségosphère, font leur apparition. Ils pourront bientôt rentrer au PS grâce à une décision du congrès du Mans : l’adhésion à 20 euros, par Internet. Elle est au Chili aux côtés de Michelle Bachelet. Multiplie les visites dans les fédérations. Dédaignant les éléphants, elle flatte les élus locaux, les présidents de Région, les secrétaires fédéraux. Plus pragmatiques qu’idéologues, ces cadres intermédiaires apprécient son franc-parler. Les éditorialistes aussi, qui ne se moquent pas encore de ses travers de langage. Pour l’heure, ils sont admiratifs devant cette socialiste qui « brise les tabous » . La presse Hachette en raffole, le JDD la suit toutes les semaines. Très vite, les instituts de sondages arrêtent de tester Fabius, DSK ou Jospin face à Sarkozy au second tour, pour ne retenir qu’elle, contribuant à façonner son image de « favorite des sondages » : elle seule pourrait battre Nicolas Sarkozy. Cette image fausse (on le sait maintenant) a constitué le principal argument en faveur de sa désignation. Un autre argument, « c’est une femme », était aussi avancé comme un gage de vote des femmes. Raté encore.

16 novembre 2006. Le poids des sondages.

Quand s’ouvre la campagne interne à La Rochelle, à la fin de l’été, Ségolène Royal a déjà potentiellement gagné. Dans un parti qui a quasiment doublé ses effectifs en un an, où les débats sont de plus en plus formatés par les médias, son programme (qu’elle n’a d’ailleurs pas encore) importe peu. Sa surface médiatique, son image et la promesse des enquêtes d’opinion suffisent à rendre la « madone des sondages » intouchable. Elle est désignée sans surprise à la mi-novembre par 60 % des adhérents.

10 décembre. Échec de la candidature unitaire.

Depuis six mois, des collectifs travaillent sur une candidature unitaire de la gauche antilibérale. Malgré le refus de la direction de la LCR d’y participer, plusieurs rencontres ont abouti à la définition d’une stratégie, d’un programme et d’une méthode de double consensus pour désigner la perle rare. Mais c’est dans l’application de cette méthode que le processus se grippe. L’entêtement du PCF à imposer sa secrétaire nationale, la méfiance à l’égard des appareils politiques d’une partie des collectifs aboutit à une impasse lors de la rencontre de l’Ile-des-Vannes. L’unité est brisée et, avec elle, la possibilité de donner une perspective politique à l’électorat populaire, ainsi que celle de rééquilibrer la gauche. Ultime tentative de maintenir un cadre unitaire, la candidature de José Bové, trop tardive, n’y a rien changé. Sans unité, la gauche antilibérale ne pèse rien sur la scène politique. Faute d’une force à sa gauche, le PS en est réduit au mieux à lancer des oeillades aux électeurs centristes pour constituer une majorité. Au pire, à rêver d’une nouvelle alliance avec le centre. Dans les deux cas, l’électorat de gauche est déboussolé.

Politique
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