Rêve de chanteuse

L’album de Stephanie Dosen distille innocence et fraîcheur. On est séduit…

Jacques Vincent  • 30 août 2007 abonné·es

Il est particulièrement agréable de se laisser séduire par une parfaite inconnue comme Stephanie Dosen, rencontrée par hasard dans la jungle de la production discographique. Cette jungle dont la profusion voudrait faire croire à une débauche de créativité, mais qui n’est qu’une illusion, comme chacun sait. Tout ou presque n’est que plastique. L’inspiration est rare. La vie aussi. L’album de Stephanie Dosen, en comparaison de beaucoup d’autres, est une très jolie chose vivante et douce qui distille innocence et fraîcheur tout au long de ses onze titres.

Le style est classique : une voix et une guitare acoustique. Sur les deux premières chansons de l’album, des nuages de cordes planent doucement comme des ombres protectrices. Stephanie Dosen s’en affranchit dès la suivante, plus enlevée, dans laquelle elle ose mettre sa voix et sa guitare en avant. Elle semble se délecter de cette chanson et des mélodies qu’elle a trouvées ; tellement, qu’elle a du mal à la quitter. Nous aussi. L’album s’arrête même là pour un moment car la chanson tourne en boucle. Elle s’appelle « Only Getting Better » et mérite toutes les attentions et les compliments. On pourrait tomber amoureux de la chanteuse rien que pour cela, et le reste de l’album en rajoute dans un style aussi simple que savoureux.

Harmonies de la voix dédoublée, guitare en picking ondulant, piano ici, violoncelle là : une délicatesse qui rappelle un groupe comme Shelleyan Orphan au début des années 1990, il y a une éternité. Stephanie Dosen l’a-t-elle écouté dans son Wisconsin natal ? On n’en sait rien. Les informations la concernant sont rares. On sait juste qu’elle est née dans une ferme où, très jeune, elle a pris l’habitude de se réfugier dans la grange pour écrire des chansons. Elle a bien fait. Il en reste des chants d’oiseaux sur l’un des titres et une atmosphère paisible. Et un rêve de chanteuse brillamment incarné dans ce premier essai.

A Lily for The Spectre, Stephanie Dosen, V2.

Culture
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