Alerte rouge
dans l’hebdo N° 969 Acheter ce numéro
Objectifs chiffrés pour les reconduites à la frontière, durcissement des procédures de demande d’asile, mise en place de tests ADN pour le regroupement familial et intensification des « rafles »~: alors que l’Assemblée nationale a adopté le 19 septembre, en première lecture, l’énième projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, l’étau se resserre autour des sans-papiers de France. Voyant des policiers arriver sur le pas de sa porte, une Chinoise s’est même défenestrée, le 20 septembre, à Paris. Face à une situation aussi dramatique, les associations montrent les crocs. Dénonçant « la course au chiffre » , le Réseau éducation sans frontières (RESF) <www.educationsansfrontieres.org> estime que « le système s’emballe et [que] les principes les plus élémentaires de traitement équitable devant la Justice sont mis à terre » . De son côté, Emmaüs France interpelle les députés et les invite à « venir débattre dans les groupes Emmaüs » .
Depuis bientôt 60 ans, le mouvement accueille des personnes en difficulté. Parmi elles, de plus en plus d’étrangers en situation administrative précaire, qui ont « la plupart du temps fui des conditions de vie misérables ou des conflits armés » . Depuis ce poste d’observation sans égal, l’organisation se dit « vivement préoccupée » par le projet de loi, et « inquiète de la vision de l’immigration et des étrangers qu’il véhicule ». Des craintes justifiées par le constat des « effets négatifs de la multiplication des lois sur l’immigration » , avec « un climat propice aux dérapages. » Pour le collectif Uni-e-s contre l’immigration jetable (UCIJ) <www.contreimmigrationjetable.org>, le texte trahit « une conception utilitariste des migrants » , viole leurs droits et entraînera un « accroissement inévitable du nombre de sans-papiers » . Enfin, l’association Sauvons la recherche <www.sauvonslarecherche.fr> a lancé une pétition contre l’utilisation de tests génétiques. En cinq jours, 11~000 personnes l’avaient déjà paraphée.