Denis Cheissoux : Émission sans effet de serre

Marie-Édith Alouf  • 4 janvier 2008 abonné·es

« CO2 mon amour » : un magazine plaisant et varié au service de l’environnement. Denis Cheissoux dit que son émission aurait pu s’appeler « La Croisée des chemins ». Il a bien fait de s’abstenir. « CO2 mon amour », c’est beaucoup mieux. Ça vous a un petit côté frais, avec ce clin d’œil au roman de notre adolescence, E=MC2 mon amour [^2]. Un côté ironique, aussi, puisque nous sommes là dans « un magazine de nature et d’environnement » et que l’amour, même vache, du CO2 n’y est pas franchement célébré. Une émission, oui, mais sans effet de serre.

Le samedi en tout début d’après-midi, calé près du poste avec une tasse de café et un petit carré de chocolat (bios, allez), on écoute un programme au ton relax et informé, sérieux mais pas cuistre, propice à l’évasion avec ses reportages, au sourire avec ses billets d’humeur, à l’indignation avec ses coups de gueule : sur la mort programmée des tigres de Bornéo comme sur un projet de construction d’une autoroute entre Langon et Pau. Rugissement et vrombissement sont sur le même bateau, celui qui s’appelle « planète » et qui prend l’eau. « Grande promotion sur la planète ! Tout doit disparaître. L’eau propre, l’air pur, les énergies fossiles, le chant des oiseaux, les forêts tropicales, les semences paysannes… Stop ! » , crie l’émission. Car « peu de monde aujourd’hui réalise que l’écologie est un chantier dont dépend la survie de l’humanité » .

Pour entraîner cette prise de conscience, ils sont plusieurs autour de Denis Cheissoux : le botaniste Jean-Marie Pelt, le professeur de sciences naturelles Jean-Pierre Raffin, la chroniqueuse Nathalie Fontrel. Sans oublier les reporters et attachés de production, ni cette « Ronde des journalistes de l’environnement » où l’on retrouve régulièrement des noms bien connus des lecteurs de Politis. Et encore ces scientifiques, philosophes, membres d’associations, attentifs à l’actualité de l’écologie et aux initiatives porteuses d’avenir. Tous convaincus que « l’environnement n’est pas une mode mais une nécessité, une contrainte évidente qui peut, comme en économie, se vivre comme un défi à relever » . Un rapprochement qui sonne bien avec la phrase de Kofi Annan servant de devise à « CO2 mon amour » : « Protéger l’environnement coûtera cher, ne pas le protéger coûtera très cher. »

[^2]: Où Patrick Cauvin relate une histoire d’amour entre deux surdoués de 11 ans.

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