Défaut d’humanité

Politis  • 7 février 2008 abonné·es

Non-sens : la réforme de l’École nationale de la magistrature doit permettre, entre autres, de « développer les qualités humaines des magistrats » , a annoncé la garde des Sceaux Rachida Dati, le 1er février. Soit le lendemain de l’adoption par le Sénat d’un des projets de loi les plus inhumains depuis près d’un siècle : la rétention de sûreté. Pur produit de la politique de l’émotion née de l’affaire Évrard (pédophile récidiviste), ce texte permettra d’enfermer des criminels en fonction d’un pronostic de « dangerosité », donc pour des faits non encore commis. Niant ainsi toute possibilité d’évolution de l’être humain. Faut-il vraiment être plus humain pour appliquer une justice plus inhumaine ? Et à quoi mesure-t-on l’humanité d’un futur magistrat si ce n’est à sa capacité, justement, à refuser de telles lois ?

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