Folkmen moderne

Pour découvrir les musiques
« néo-traditionnelles », trente-trois concerts à travers la France.

Denis Constant-Martin  • 27 mars 2008 abonné·es

À s’en tenir au sens littéral des mots, on pourrait imaginer que la Fédération des associations de musiques et de danses traditionnelles (FAMDT) s’occupe de ranger des échantillons de folklore dans des bocaux de formol… Erreur ! Si la FAMDT travaille à la préservation d’un patrimoine, c’est à des fins de mémoire et de documentation : parce que c’est en prenant appui sur un tel fonds que peut s’élancer l’imagination créatrice. Le festival Planètes musiques, qui mobilise le réseau FAMDT, entend illustrer cette volonté de créer à partir de l’ancien : il présente des artistes pour qui la seule manière de conserver vivantes les traditions est de les réinventer, voire de les bouleverser. Annie Ebrel et Jean-François Vrod sont emblématiques de cette approche.

Annie Ebrel est née en Cornouaille, dans une famille bretonnante, et a grandi dans les kan ha diskan (chants à danser) ; elle s’est affirmée rapidement comme une des très grandes voix de sa région. Mais son talent (un timbre superbe, un allant retenu quoique communicatif) lui a ouvert d’autres horizons. Elle a formé un magnifique duo avec le contrebassiste de jazz Ricardo del Fra et suscité un répertoire de création. Pour Planète musiques, ce sont, notamment, l’harmoniciste jazzeur Olivier Ker Ourio et le percussionniste Bijan Chemirani qui donnent du relief à son chant.

Le violoniste Jean-François Vrod est un Francilien passé par le renouveau folk et la restitution des vieux répertoires auvergnats de Paris. Aujourd’hui, des traces d’Auvergne aiguillonnent sa recherche de sons inouïs : des pratiques d’antan, il a retenu le goût de sonorités sans limites, où s’entremêlent les harmoniques pour donner épaisseur et sens à la musique. C’est ce travail qu’il présente avec La soustraction des fleurs (Sylvain Lemêtre, zarb ; Frédéric Aurier, violon).

Culture
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