Pour Hamé

Politis  • 29 mai 2008 abonné·es

Hamé, du groupe de rap La Rumeur, est jugé mardi 3~juin devant la~8e chambre de la cour d’appel de Versailles. Le chanteur comparaît pour la troisième fois depuis la plainte pour diffamation déposée en 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. À l’époque, Hamé avait écrit dans un fanzine que «les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété». Un premier jugement du tribunal correctionnel prononçait la relaxe de Hamé en 2004. Le ministère de l’Intérieur a interjeté appel. L’arrêt rendu par la cour d’appel de Paris en juin~2006 a confirmé la relaxe. L’affaire aurait pu en rester là. Mais le ministère de l’intérieur s’est pourvu en cassation. Cinq ans après la plainte, les hauts magistrats ont cassé la relaxe. Un «acharnement manifeste», selon Hamé, qui traduit «une volonté de censurer toute expression critique ou contestataire qui émanerait des quartiers» et «le souci de ne surtout pas laisser émerger une jurisprudence favorable non seulement au rap mais aussi à toute une population, celle des quartiers». Un appel de soutien au chanteur a aujourd’hui recueilli plus de 10~000 signatures d’artistes, intellectuels ou anonymes, dont celles du groupe Noir Désir, Mouss et Hakim (Zebda), Esther Benbassa, Cali, Maurice Rajsfus, Denis Robert…

Culture
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