« Les gens n’osent rien dire »

Une mère d’élève et un enseignant témoignent des interventions brutales menées par des gendarmes dans des établissements scolaires du Gers mi-novembre. Et s’étonnent de l’absence globale de réactions autour d’eux. Un nouveau conformisme ?

Claude-Marie Vadrot  • 11 décembre 2008 abonné·es

Il aura fallu le témoignage d’une élève de 14 ans, Zoé, fouillée par des gendarmes dans son collège de Marciac (Gers), le 19 novembre, et le courage de ses parents. Il aura fallu aussi le coup de gueule d’un professeur du centre d’apprentissage de Pavie (Gers) pour que certaines langues se délient et racontent l’opération d’intimidation menée deux jours plus tôt dans cet établissement. Mais ils sont rares à s’exprimer sur ce sujet dans les écoles et commune concernées. Comme si l’incursion de gendarmes armés à l’intérieur des classes, lançant leurs chiens à l’attaque des cartables pour y trouver de la drogue, avait tétanisé tout le monde. « Les gens craignent de prendre la parole, ­veulent témoigner dans l’ombre, confie Joël Rambeau, responsable FSU. Ils ne veulent pas se faire remarquer. On dirait que la majorité ­intègre ce type d’incident, comme si c’était normal. Au syndicat, nous redoutons qu’on finisse par accepter ce genre d’interventions odieuses. Si les parents de Zoé l’ont incitée à parler, c’est qu’ils étaient motivés. Si le prof de Pavie s’est manifesté, c’est parce qu’il est l’animateur local du Réseau

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Société
Temps de lecture : 7 minutes