Guy Bedos : « J’ai été courtisé par le teckel à poil dur »

Comédien, artiste de music-hall, Guy Bedos est un humoriste engagé.
Il dresse ici un état des lieux de son métier face à la politique.
L’humour, estime-t-il, a le pouvoir de consoler et de venger.

Jean-Claude Renard  • 18 juin 2009 abonné·es
Guy Bedos : « J’ai été courtisé  par le teckel à poil dur »

Politis : Comment voyez-vous le métier d’humoriste ?

Guy Bedos I Je ne peux pas avoir une vision unique parce que je suis un humoriste engagé. Chez moi, ce n’est pas ringard, et j’emmerde ceux qui pensent que ça ne se fait plus. Quand j’ai débuté ce métier, j’ai commencé par me cacher derrière des personnages. C’était le cas pour « Vacances à Marrakech », un sketch contre le racisme. Après, j’ai connu un double chagrin, la séparation avec ma femme et l’élection de Giscard d’Estaing. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à parler à la première personne, et à parler de politique sur scène, entre deux sketches, deux personnages. Le public a aimé ça. Enfin, ça ne veut rien dire, le public, c’est comme si on disait les Français. En tout cas, le public qui venait me voir a apprécié. Puis c’est devenu une institution dans mes spectacles, pour lesquels j’écrivais mes fameuses fiches, comme une revue de presse de l’actualité. D’une certaine manière, m’a dit Jamel Debbouze, j’ai introduit le stand-up. Aujourd’hui, j’ai pris la mesure de mon impuissance à changer le monde. J’essaye de faire du drôle avec du triste. Parfois, c’est tellement triste que je n’ai plus envie d’y toucher.

L’humour serait-il une cause

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Temps de lecture : 7 minutes