Un paradis improvisé

Trois musiciens refont le voyage d’un moine chinois au XVIIe siècle.

Denis Constant-Martin  • 26 novembre 2009 abonné·es

Le goût de l’improvisation ainsi que le sens des timbres et de leurs combinaisons ont fait se rejoindre trois musiciens d’origines vietnamienne, japonaise et indienne. Le guitariste Nguyên Lê, la joueuse de koto Mieko Miyazaki et le percussionniste Prabhu Édouard parviennent ainsi à inventer un univers sonore singulier où la culture de chacun se fond dans un tout harmonieux.

La guitare de Nguyên Lê a été façonnée par le rock et le jazz, mais elle est toujours bouleversée par l’électronique, qui lui donne des couleurs insoupçonnées. Elle est une palette dont l’instrumentiste tire des plages de sons infinies. Mieko Miyazaki n’ignore pas le koto classique, mais sa virtuosité l’a vite conduite à explorer d’autres chemins, de la chanson pour enfants au jazz. Quant à Prabhu Édouard, ses tablas n’enjolivent pas seulement la pulsation, ils la colorent avec une exceptionnelle finesse.
Le jazz fournit à ces trois musiciens une plateforme de départ qui structure leurs interactions en faisant des compositions communes se référant aux points de départ musicaux de chacun des champs où ils peuvent évoluer en toute spontanéité. Le prétexte de leur voyage a été fourni par un roman chinois du XVIIe siècle qui décrit le périple d’un moine bouddhiste vers le paradis, situé dans le couchant indien.

Lê, Miyazaki et Édouard, avec, à l’occasion, le concours du flûtiste Hariprasad Chaurasia, nous offrent, eux, un paradis imaginaire qui n’appartient plus à aucun lieu mais les embrasse tous.

Culture
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