Pur jus première bourre

Henri Godard et Jean-Paul Louis éditent un imposant volume de la correspondance de Céline, véritable soubassement de l’œuvre.

Jean-Claude Renard  • 17 décembre 2009 abonné·es
Pur jus première bourre
© Lettres, Céline, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2034 p., 59 euros. Éditions du Lérot :

Deux lettres pour commencer. Ou plutôt pour finir. La première à Roger Nimier, son éditeur : « Je n’ai pas une minute à perdre, je veux passer la 70e borne en plein effort, en trombe, au diable, le public ! Ah quel admirable conseil, j’écris céans à Gaston et vive les 1 500 NF ! J’en suis ! De moi tout est appelé à se vendre bien puisque les autres s’entêtent en Bourget, Maizeroy, je n’y suis pour rien, ces acharnées vieilles nouvelles vagues me tiennent en perpétuelle nouveauté ! Affection/Louis/Pas Colin Maillard Rigodon l e prochain/Vous savez je cogite très lentement mais des années d’avance, déjà la bande/Par-ci ! vite ! par-là ! » La seconde lettre est adressée au patron, Gaston Gallimard, «  le grand chocolatier »  : « Mon cher Éditeur et ami/Je crois qu’il va être temps de nous lier par un autre contrat, pour mon prochain roman “rigodon” »… dans les termes du précédent sauf la somme – 1 500 NF au lieu de 1 000 – sinon je loue, moi aussi, un tracteur et vais défoncer la NRF, et pars saboter tous les bachots ! Qu’on se le dise ! Bien amicalement vôtre/Destouches »

Ces deux lettres datent du 30 juin 1961. Louis-Ferdinand Céline

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Culture
Temps de lecture : 6 minutes