Parutions

Politis  • 20 mai 2010 abonné·es

Jalons vers un monde possible. Redonner des racines à la démocratie
Thomas Coutrot, Le Bord
de l’eau, 224 p., 16 euros.

Alors que les marchés jouent au yo-yo, que les retraites
par répartition sont menacées
et que le Grenelle
de l’environnement retombe comme un soufflé, Thomas Coutrot propose des pistes vers la construction d’un autre monde possible. Les solutions
de moralisation de la finance
et du néolibéralisme « vert »
ne sont que des illusions, explique Coutrot.
Il est nécessaire de socialiser la finance
et de mettre en œuvre une planification écologique
pour empêcher la dégradation des écosystèmes et l’explosion des inégalités. Critiquant « la fusion de l’État et du capital financier » , le nouveau coprésident d’Attac-France propose de socialiser la politique comme le marché. « La “rue” doit gouverner » , s’émanciper et inventer dès aujourd’hui de nouvelles institutions pour transformer la société et poser les fondations des « lendemains qui chantent » . Thomas Coutrot, résolument optimiste, s’appuie sur certaines initiatives de la société civile pour ouvrir l’horizon d’un monde plus soutenable et plus démocratique.

La Logique méconnue
du « Capital »

Alain Bihr, Page Deux, « Empreinte », 120 p., 9,50 euros.

Le Capital , un monument d’économie politique, inabordable ? Dans, cet essai, Alain Bihr accompagne son lecteur dans la découverte de l’œuvre de Marx sans la réduire au seul Premier Livre et propose de réviser les idées reçues colportées aussi bien par le marxisme que par l’antimarxisme. Cette analyse a la particularité d’expliquer les concepts du Capital dans l’ordre original, ce qui permet une meilleure compréhension. Prenant en compte le sous-titre qu’avait choisi Marx, Critique de l’économie politique, le sociologue met en évidence la radicalité de l’ouvrage qui projette de renverser ce « monde à l’envers » qu’est le capitalisme. Et il permet de comprendre « le point de départ, le point de passage et le point de retour indispensable de toute compréhension critique de la réalité sociale ».

Revue

Arrêt (provisoire)
de la RiLi

Le dix-septième numéro
de la Revue internationale
des livres et des idées
(RiLi)
ne paraîtra pas. La petite équipe de cette publication exigeante
et de qualité, née il y a moins
de trois ans,
a fait savoir par un communiqué la semaine dernière qu’elle ne disposait pas,
pour l’instant, de « la trésorerie nécessaire à l’impression
et à la diffusion »
de sa prochaine livraison, notamment du fait
de la « crise économique
qui perdure ». C’est évidemment une mauvaise nouvelle
pour ses lecteurs et abonnés,
et, plus largement, pour le monde des idées en France. La RiLi
s’y était en effet créé une place originale et constituait un objet atypique et novateur en son sein, en publiant des recensions
et critiques d’essais (essentiellement de pensée critique) français et surtout étrangers, un peu sur le modèle de la prestigieuse New York Review of Books, œuvrant ainsi au débat intellectuel de belle manière. Son équipe éditoriale, émanation des éditions Amsterdam, assure qu’elle travaille dès aujourd’hui
à la relance prochaine
d’une nouvelle formule avec un projet éditorial remanié.
Nous lui souhaitons de réussir
ce projet aussi vite que possible.

Idées
Temps de lecture : 3 minutes