Une nouvelle phase pour la « Fédération »

Vouloir structurer sous une même bannière des comités locaux attachés à leur autonomie a tout d’une gageure. L’organisation pratique de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), discutée lors de son assemblée générale par les 106 délégués venus de 35 départements, a occasionné de vifs débats entre les militants. Au final, ce qui devait marquer l’acte III de la « Fédération » semble davantage ouvrir une période transitoire dans le fonctionnement du mouvement que son achèvement. Malgré tout, les trois textes adoptés ce week-end établissent des principes clairs sur lesquels va vivre la Fase dans les mois à venir. La volonté de conserver une dynamique locale est ainsi mise en avant, tout comme celle de laisser une place à d’autres organisations politiques.

Figurait aussi au menu des débats la redéfinition de l’identité politique du mouvement, et en arrière-plan l’attitude à adopter vis-à-vis des autres composantes de la gauche de gauche. Sur cette question, les négociations en vue d’un rapprochement avec le Front de gauche restent ouvertes : «  Nous disons non au Front de gauche tel qu’il se définit actuellement, mais nous disons oui compte tenu des propositions qu’il a faites », résume Pierre Cours-Salies, du collectif d’animation national. La volonté d’unité a ainsi été réaffirmée, laissant également la porte ouverte à des accords avec le NPA, qui dépasseraient les blocages des régionales. « C’est un mûrissement politique » , conclut-il. Selon lui, la Fase doit maintenant réussir à consolider ce qui a été décidé ce week-end, et occuper le terrain des débats nationaux. « La question est de savoir si on arrive à développer une dynamique réellement éducative et mobilisatrice sur la question des retraites. » L’acte III ne fait donc que commencer.