La conscience d’un monde fini
L’effondrement du modèle occidental sous l’effet de dérèglements multiples requiert une créativité sociale et politique aussi inédite que les problèmes à affronter.
dans l’hebdo N° 1119 Acheter ce numéro

Politis : Le titre de votre livre, le Temps du monde fini, est extrait d’une citation de Paul Valéry. Quel sens donnez-vous à ce monde fini ?
Geneviève Azam I Paul Valéry écrivait en 1931 : « Le temps du monde fini commence » ; c’était un appel à se libérer de la pensée expansionniste pour retrouver la liberté et la solidarité sur une Terre aux dimensions finies.
La conscience d’une planète finie – et partiellement détruite – peut inaugurer l’avènement d’autres mondes. Mais le monde fini est aussi celui du règne sans partage d’une loi économique qui, quotidiennement et dans les actes les plus simples, a rabattu et traduit les désirs humains en besoins solvables sur un marché, en simple entretien d’un