Bazire en garde à vue …

… ou quand un Nicolas peut en cacher un autre.

Bernard Langlois  • 21 septembre 2011
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Même si, au moment critique, il se trouvera bien quelque parquettier aux ordres pour bloquer la procédure ; même si l’immunité protège encore pour un temps le premier personnage de l’Etat, que cette affaire semble concerner de façon assez directe ; même si, nonobstant, procès il finit tout de même par advenir — mais on sait, à la lumière de développements judiciaires récents, qu’il peut se trouver des accusés à la mémoire qui flanche et des procureurs qui se découvrent soudain des vocations d’avocats …

Même si tout ça, qui relève de la comédie judiciaire dans une république qu’on n’ose plus qualifier pour ne point faire injure aux planteurs (ni aux singes.)

Eh bien, il est tout de même plaisant d’apprendre que quelques juges consciencieux, comme ce M. Van Ruymbeke,

Illustration - Bazire en garde à vue …

instruisant telle affaire de commissions occultes, n’hésitent pas à mettre en garde à vue d’aussi considérables personnages qu’un ancien directeur de cabinet d’un ancien Premier ministre avantageux, par ailleurs copain comme cochon avec un président de la République en exercice pour encore quelque temps.

Un Nicolas pouvant en cacher un autre, on imagine qu’on est un peu agacé au Château.

Et on se demande alors si, sentant venir le coup, ce n’est pas de là (l’ Elysée) que furent lancées, par homme de main interposé, certaines révélations récentes sur des valises d’argent noir (dans tous les sens du terme) visant d’autres personnages en vue de notre vie publique.

Comme un contre-feu, voyez.

PS- Deux remarques au passage :

1) l’essentiel de l’affaire qui nous occupe fut révélé (photos à l’appui) par nos excellents confrères de Médiapart, chez qui l’on ira sucer [la substantifique moelle->http://www.mediapart.fr/dossier/france/les-documents-de-takieddine], en ne manquant pas de les complimenter ;
2) Van Ruymbeke est ce magistrat qui osa naguère chercher des poux à tel autre grand parti aujourd’hui d’opposition, alors au pouvoir, dans une autre affaire de financement, dite Urba Conseil, ce qui lui valut de se faire traiter de noms d’oiseaux par les mêmes politiques qui ne manqueront pas, aujourd’hui, de saluer sa tenace probité.

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