NégaWatt éclaire l’avenir

Un mode d’emploi pour réduire les émissions de CO2 et sortir du nucléaire.

Patrick Piro  • 6 octobre 2011 abonné·es

Événement à caractère national dans le monde de l’énergie : la semaine dernière, l’association NégaWatt présentait un scénario énergétique pour la France jusqu’en 2050. Au bout de l’exercice, une division par 16 des émissions de CO2 et une demande en énergie primaire diminuée des deux tiers : les objectifs climatiques et d’indépendance énergétique du pays sont largement atteints, tout en conservant un haut niveau de services (chaleur, mobilité, électricité).

Situation insolite et flatteuse pour ce collectif de plus de cinq cents personnes, dont de nombreux énergéticiens : ce travail bénévole, comme lors de sa version précédente (2006), reste à ce jour le seul outil énergétique prospectif du pays.

Aucun service gouvernemental ne se projette à l’horizon 2050, pourtant identifié comme décisif par la communauté internationale. En raison notamment d’un écueil de taille : que faire du nucléaire à partir de 2030, quand les derniers réacteurs français ­partiront à la casse, si les autorités n’en prolongent pas la durée de vie au-delà des quarante ans prévus ? NégaWatt montre qu’il est possible de s’en passer.

L’exercice très fouillé –  « il sera examiné à la loupe dans les cercles officiels » , prévoit Thierry Salomon, pilote en chef – est le fruit d’un effort inédit de méthodo­logie. Point clé : une considérable réduction de la consommation par élimination des gaspillages, et l’accroissement de l’efficacité énergétique des appareils.

Cette demande réduite est couverte grâce au bond en avant des énergies renouvelables, à mesure que régressent les énergies fossiles. Y compris dans les transports : la production de carburants à partir de biomasse – non alimentaire et par des technologies éprouvées – tient une place décisive.
Autre originalité : NégaWatt se pique de réformer la gouvernance régalienne de l’énergie en France. Le document, dont une version détaillée paraîtra en décembre, mérite de figurer dans le haut du panier des argumentaires pour la présidentielle.

Écologie
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