La Poste : « La disqualification du conflit »
Pour Fabienne Hanique, sociologue, la série de suicides
à La Poste rend compte d’un malaise plus global, lié au déni de la lutte sociale.
dans l’hebdo N° 1195 Acheter ce numéro
Le 11 mars, un cadre de la Poste se suicidait sur la plateforme courrier de Trégunc dans le Finistère, laissant une lettre accusant les méthodes de management de l’entreprise. Quelques jours plus tôt, un cadre supérieur s’était défenestré de la Poste de Rennes. Le 15 septembre 2011, une autre salariée s’était donné la mort à Paris. À l’initiative des syndicats Sud, CGT, CFDT et FO, une grève a été lancée le 15 mars pour réclamer « l’arrêt des restructurations, des réorganisations, de la destruction de l’emploi qui ne visent que la rentabilité » . Analyse de Fabienne Hanique, sociologue du travail.
Comment peut-on expliquer la récente série de suicides à La Poste ?
Fabienne Hanique : S’agissant du débat sur la causalité des suicides liés au travail, deux visions s’affrontent. La première, avancée majoritairement par les directions d’entreprise, privilégie la