Législatives : pas jouer au con …

… mais pourquoi pas le tir aux pigeons ?

Bernard Langlois  • 21 mai 2012
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Voici donc engagée la bataille des législatives, qui peut soit confirmer que le pouvoir a changé de mains, soit au contraire l’infirmer, puisqu’en cas de cohabitation, le roi continue de régner, mais ne gouverne plus …

Ils sont donc 6540 (dont 40 % de femmes) à briguer un des 577 sièges en lice (expression impropre du reste, si l’on désigne ainsi les inconfortables banquettes de velours rouge destinées aux séants républicains …), soit onze candidats en moyenne par circonscription.

On sait que, au-delà de l’enjeu principal (confirmation-infirmation), l’un des enjeux secondaires sera de savoir si, oui ou non, quelques candidats bleu marine (puisque telle est désormais, au parti de la droite extrême, l’appellation qui semble prendre le pas sur “Front national”), et notamment la patronne, parviendront ou non à investir la citadelle Bourbon … On regardera bien sûr avec un intérêt tout particulier la circonscription d’Hénin-Beaumont, où le camarade Mélenchon a choisi la confrontation directe avec la Walkyrie : ni le PS, ni les Verts ne lui feront de cadeaux.

Plus généralement, à gauche, il sera intéressant de voir, à l’issue du premier tour, combien de candidats du Front de gauche tiendront la dragée haute à ceux du Parti solférinien. Si l’appel inconditionnel au “désistement républicain” des dirigeants, Méluche en tête, est déjà gravé dans le marbre, le comportement des électeurs est toujours incertain.

Or le PS traite si mal cet allié incommode surgi sur sa gauche (et on ne parle même pas d’EELV, son pseudopode perdu d’honneur) [^2] , qu’on peut craindre de fortes déperditions dans les reports au deuxième tour …

Ce serait pourtant une erreur de se laisser aller, quelque forte en soit la tentation, à une attitude punitive, sauf à avoir vraiment envie de voir revenir l’UMP en force et M. Copé prendre ses quartiers à Matignon. Qui, dans notre camp, peut le souhaiter (sans compter qu’il est notamment des circonscriptions où une mobilisation massive peut nous offrir de délicats plaisirs : Meaux, par exemple, celle — justement — de l’insupportable Copé, ou encore Saint-Quentin dans l’Aisne, où sévit le mielleux Séraphin Lampion de l’ex majorité ; ou encore la cinquième de Meurthe-et-Moselle, où se représente telle célèbre harengère …) ?

Bref, pas interdit de jouer au tir aux pigeons, un des rares pouvoirs qu’on nous consent, chers lecteurs, amis et camarades !

Et même, pourquoi pas ? Puisque l’engagement a été pris de ne point garder les ministres battus, de s’offrir la tête (d’œuf) de tel ou tel qui ne nous revient pas. D’en faire de la chair à saucisse.

De Montbéliard, si vous voyez ce que je veux dire …

[^2]: Je prends ici en considération les positions des dirigeants nationaux des partis concernés ; il se peut que localement, ici ou là, on constate des comportements moins stupides.

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