Qui vote Hollande ?

«J’appelle toutes celles et tous ceux qui ont voté pour moi à tout faire pour que notre pays sorte du sarkozysme, en se rassemblant autour de la candidature de François Hollande, qui doit désormais porter toutes les couleurs de la gauche et des écologistes », a annoncé la candidate Europe Écologie-Les Verts, Eva Joly, après les résultats du premier tour de la présidentielle.
Le 22 avril au soir, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, a appelé ses militants à « se mobiliser le 6 mai pour battre Nicolas Sarkozy ». « Je vous demande de vous mobiliser comme s’il s’agissait de me faire gagner moi-même l’élection présidentielle », a-t-il expliqué, affirmant « qu’à cette heure, en conscience, il n’y a rien à négocier ! ».
Selon Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), il n’y a « aucune ambiguïté » dans le discours de Jean-Luc Mélenchon. « Battre Nicolas Sarkozy, ça veut dire voter François Hollande. C’est très clair », a-t-il affirmé aux journalistes.

Plus virulent encore, sur France 2, Philippe Poutou, candidat du NPA, a appelé les électeurs à « dégager Sarkozy le 6 mai ». « Cela fera un bien fou », s’est-il exclamé alors qu’il ne soutient pas pour autant la politique de François Hollande. Quant à Nathalie Arthaud, candidate de Force ouvrière, elle « et ses camarades iront voter blanc ». Ni plus ni moins.

François Hollande devra toutefois obtenir de nombreux autres soutiens pour sortir vainqueur de ce second tour. Il aura le vote de la chiraquienne historique Dominique Versini, soutien de François Bayrou dans la campagne 2012, car, a-t-elle indiqué lundi 23 avril dans un communiqué, il s’agit « de faire barrage aux dérives droitières qui ont conduit à une montée inquiétante du Front national ». Le candidat socialiste peut ­également compter sur les féministes Sylviane Agacinski, Gisèle Halimi, Jeanne Cherhal, Annie Ernaux ou encore Zabou Breitman, Philippe Torreton, Pap Ndiaye, Axel Kahn et plus de cent cinquante personnalités, écrivains, artistes, chercheurs et militants qui défendent les droits des femmes. Ils ont signé une lettre en faveur de François Hollande.

Dans cet appel [^2] intitulé « Les droits des femmes passent par la gauche », les signataires s’accordent à dire que  « la gauche est une alliée intrinsèque de la lutte des femmes pour leur libération parce qu’elle a pour but l’émancipation de chaque individu ».

Ces personnalités veulent combattre le président actuel car « les femmes ont payé le prix fort des mesures libérales mises en œuvre par Nicolas Sarkozy : réforme des retraites, fermetures de centres IVG, recul de la parité, augmentation de la précarité ». L’appel ajoute : « Voter à gauche, c’est refuser l’assignation à des rôles préétablis. C’est parier pour un monde nouveau. »
À l’approche des Jeux olympiques, les sportifs français ont également souhaité prendre leur part. Cent trois athlètes, entraîneurs, arbitres, parmi lesquels les sprinters Stéphane Caristan et Muriel Hurtis, l’ancien patron de l’OM Pape Diouf, le patineur Gwendal Peizerat, l’international de rugby Pascal Papé et le marcheur Yohann Diniz, ont signé l’appel [^3] du 17 avril intitulé « 100 jours avant les Jeux olympiques, 100 sportifs soutiennent François Hollande ».

« Nous avons besoin d’une France qui soit à l’image du sport, c’est-à-dire ce mélange, cette capacité à nous donner les uns et les autres l’appui nécessaire », a conclu Thierry Rey, ancien champion olympique de judo.

[^2]: « Les droits des femmes passent par la gauche », lettre écrite par Caroline De Haas, fondatrice d’Osez le Féminisme !, Martine Storti, du Mouvement de libération des femmes, et Françoise Picq, maître de conférences en sciences politiques. Publiée sur www.liberation.fr

[^3]:  « 100 jours avant lesJeux olympiques, 100 sportifs soutiennent François Hollande », écrit par Valérie Fourneyron et Thierry Rey. www.francoishollande.fr