Italie : rester ou partir ?

L’opinion est partagée entre résignation et antieuropéanisme.

Angelo Mastrandrea  • 26 juillet 2012 abonné·es

Le débat politique italien est obnubilé par une question : l’Italie doit-elle rester en Europe ? Le fantôme de Berlusconi s’agite avec le slogan « Retournons à la lire ». Un comique, Beppe Grillo, prend la tête de « Cinq étoiles », mouvement antieuropéen et environnementaliste, la gauche radicale regarde vers le Front de gauche en France, Die Linke en Allemagne et Syriza en Grèce…

Face à eux, le Premier ministre, Mario Monti (et son second, Corrado Passera), pourrait être le candidat d’une grande coalition proeuropéenne soutenue par le Parti démocrate (centre-gauche), les ex-démocrates-chrétiens de l’UDC, de Pierferdinando Casini, les ex-néofascistes du parti Futur et liberté, dirigé par Gianfranco Fini (ministre des Affaires étrangères de Berlusconi entre 2001 et 2006), et des membres du Parti des libertés de Berlusconi prêts à abandonner celui-ci.

Le scénario politique des élections législatives de 2013 en Italie pourrait déboucher sur une situation bloquée, comme en Grèce. Sur fond de profonde récession (40 % des jeunes au chômage, salaires les plus bas d’Europe, petites pensions de retraite ne dépassant pas 400 euros mensuels…). Les cinq plans de rigueur du gouvernement Berlusconi en 2011 et les réformes de Mario Monti ont accéléré la spirale récessive. Parmi les mesures en cours : privatisation prévue d’un grand nombre de services publics et mise en vente de propriétés de l’État ; réforme du droit du travail qui permet de licencier sans motif, avec simple compensation financière ; suppression de 20 % des effectifs de la fonction publique.

L’opinion publique oscille entre soutien résigné à l’austérité et attirance pour des forces anti-européennes, tandis que la gauche semble en grande difficulté. Proeuropéens : la coalition qui soutient Mario Monti et une partie de la gauche radicale. Anti : les populistes qui demandent la sortie de l’Union européenne, comme « Cinq Étoiles » (très haut dans les sondages actuellement), « No debito » (« Non à la dette »), l’extrême droite, la Ligue du Nord, et avec eux, désormais, Silvio Berlusconi. Le clivage porte clairement sur l’Europe…

Angelo Mastrandrea

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