La Grèce choisit l’Europe malgré tout
En dépit de cures d’austérité sévères, le pays ne se voit pas en dehors de l’Europe. Des intellectuels grecs analysent ce paradoxe. Correspondance d’Athènes.
dans l’hebdo N° 1213-1215 Acheter ce numéro
« Alors que pendant des années l’Europe était synonyme de progrès social, de modernité, de démocratie, mais aussi d’alternative aux États-Unis, le projet européen s’est peu à peu obscurci, et l’on se rend compte qu’il s’agit d’une union qui peut dicter des politiques menant à la régression et à la destruction des acquis sociaux. » Maria Karamessini est professeur d’économie à l’université Panteion, à Athènes. Par ailleurs, depuis le printemps dernier, elle conseille Syriza, le parti de la gauche radicale. « Le programme d’austérité fixé par Bruxelles et le FMI a pris les allures d’une thérapie de choc : il s’agit d’enfoncer la Grèce dans la récession afin d’augmenter le chômage et par là même de casser le pouvoir des salariés, affirme-t-elle. C’est un programme à caractère punitif, où l’Union européenne a clairement pris le parti des élites grecques contre le peuple. »
Comment, dans ces conditions, se dire encore pro-européen ? « Certains partis se sont radicalisés et font vibrer la corde nationaliste, comme le parti “Grecs indépendants” et le parti d’extrême droite “Aube dorée”, explique Maria Karamessini. D’autres essayent de faire valoir une idée différente de l’Europe, tout en y restant profondément attachés : c’est la ligne de Syriza,
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