Récupérer l’eau de pluie

Patrick Piro  • 14 mars 2013 abonné·es

Que faire ?

« Chère Maryse, venez donc nous voir à Pau. Je sais, il pleut “de temps à autre”, mais ça déclenche désormais un large sourire sur le visage de Gontran : la pluie remplit notre citerne ! » Récupérer l’eau des nuages, gratuite, pour certains usages domestiques : c’est du bon sens tombé du ciel. Et dans la majorité des cas, rien de plus simple. L’installation consiste à dérouter les descentes de gouttière vers une cuve, souvent posée contre un mur. L’eau est prélevée par un robinet en partie basse. Pour l’arrosage des plantes, le remplissage des réservoirs de toilettes, le lavage des sols ou d’une voiture et même l’alimentation d’un lave-linge, « à titre expérimental », souligne la réglementation, qui ne recommande pas cette eau pour la consommation humaine. Bien que certains la boivent, moyennant quelques opérations (filtrage, correction du pH, etc.). Un volume de stockage aussi modeste que 200 litres rendra déjà bien des services. Les cuves les plus vastes, parfois enterrées, contiennent plusieurs milliers de litres, volume ajusté selon la surface de toiture collectrice, de la pluviométrie du lieu, des besoins, de la place et du budget. Les systèmes les plus sophistiqués (pompe, filtre, trop-plein, pilote électronique, etc.) comprennent un circuit de distribution desservant l’habitation, sous réserve de respecter des règles. La principale : interdiction d’effectuer un raccordement sur le réseau de distribution d’eau potable urbain afin d’éviter toute pollution accidentelle. Le circuit d’origine pluviale et ses robinets doivent être bien différenciés et étiquetés « eau non potable ». S’il alimente une cuvette d’eau, c’est par une entrée indépendante.

Pourquoi ?

Récupérer l’eau de pluie permet de ménager les nappes phréatiques, surtout dans les régions déficitaires, en créant des réserves pour la saison sèche. De plus, l’économie sur la facture d’eau peut représenter plus d’une centaine d’euros par an. Par ailleurs, capter l’eau de pluie à domicile soulage le réseau d’assainissement et atténue les risques d’inondation. Enfin, l’installation d’un système de récupération d’eau de pluie est éligible au crédit d’impôt. Soit 15 % du coût de l’équipement, limité à un plafond de 8 000 euros pour une personne seule, le double pour un couple, et augmenté de 400 euros par enfant.    

Comment ?

  • Modalités d’utilisation de l’eau de pluie : voir l’arrêté du 21 août 2008, paru au Journal officiel n° 0201 du 29 août 2008 (www.legifrance.gouv.fr).  
  • Le site www.forumconstruire.com (recherche : « la récupération de l’eau de pluie ») propose un petit guide et une calculette en ligne pour dimensionner une installation.  
  • Sur www.developpement-durable.gouv.fr/La-recuperation-de-l-eau-de-pluie.html, on vous fournit les informations légales de base. Le propriétaire est notamment tenu de faire une déclaration d’usage en mairie.  
  • Coût : une vingtaine d’euros pour une simple cuve de 200 litres, jusqu’à 10 000 euros pour un système très complet (dont l’épuration de l’eau pour la rendre potable).

Le geste utile
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