Brûlante convention (À flux détendu)

Christophe Kantcheff  • 11 avril 2013
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Voici un dossier explosif. La convention collective de la production cinématographique, en négociation-marathon pendant sept ans, a été signée le 19 janvier. Bizarrerie des signataires : d’un côté des syndicats, dont la CGT, de l’autre… les poids lourds du secteur : Pathé, Gaumont, UGC et MK2. Cette convention prévoit notamment une augmentation des salaires des techniciens et un retour aux équipes complètes, avec un nombre de postes imposés. De quoi se réjouir ? Ce serait méconnaître la production des films de cinéma aujourd’hui. « Les investissements reculent, a récemment annoncé le Centre national du cinéma, mais les projets les plus chers ont résisté à la tendance baissière. La diminution des apports a plutôt frappé les films sur lesquels on prend des risques. » Tout est (presque) dit. Les producteurs indépendants expliquent en retour que, si la convention collective est appliquée en l’état, ce sont 60 à 70 films qui ne pourront plus se faire, du type Holy Motors ou La guerre est déclarée, Tournée ou l’Apollonide. La convention a beau prévoir une dérogation pour les films au budget inférieur à 2,5 millions d’euros, les producteurs estiment ce seuil trop bas. Pour le gouvernement, et en particulier les ministres du travail, Michel Sapin, et de la culture, Aurélie Filippetti, l’occasion était trop belle de se montrer de « gauche » à peu de frais ; la convention collective prévoit l’augmentation des salaires et a été signée par la CGT : vive la convention ! Celle-ci doit être étendue (c’est-à-dire appliquée) à partir du 1er juillet. Mais l’incendie est déclaré. Pétition contre pétition, les deux clans s’opposent. Le gouvernement a nommé un médiateur. Ce 11 avril, une sous-commission doit rendre un avis sur le sujet, qui aura des conséquences majeures sur l’avenir du cinéma en France. Espérons que le gouvernement ne privilégiera pas, là non plus, son plan com’.

Culture
Temps de lecture : 2 minutes
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