dans l’hebdo N° 1251 Acheter ce numéro
Alors qu’il vivait un amour avec Simon, qui habitait en face du métro Jaurès, à Paris, Vincent Dieutre a filmé ce qu’il observait par la fenêtre le matin, le soir ou la nuit, quand il était dans l’appartement. Après la fin de cette relation, Vincent Dieutre a imaginé un dispositif afin de pouvoir faire exister ces images : il les projette à une amie, Éva Truffaut, et tous deux se parlent en les visionnant. La plupart du temps, on les entend en off sur les images prises à Jaurès ; parfois, on les distingue dans la pénombre de la projection. Jaurès est un film a posteriori. Vincent Dieutre raconte cette histoire, ses particularités – il n’a aucune image de Simon, son compagnon ne le mêlait pas à sa vie sociale… – avec tendresse et mélancolie. Entrent aussi par cette fenêtre (non sur cour mais sur rue) les échos du monde, en particulier la vie des sans-papiers qui s’abritent sous un pont. Jaurès est une belle métaphore du cinéma, qui révèle l’intime autant que l’extime.
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