À Madagascar, les agriculteurs privés de forêt
Deux modèles de protection de la biodiversité se font face à Madagascar : alors que certains acteurs favorisent le développement agricole, les grandes ONG conservationnistes misent sur la répression et le commerce de crédits carbone.
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Une table de chevet, un petit lit à moustiquaire, deux chaises et une armoire, voilà à quoi se résume le mobilier de Nirilanto, un jeune paysan malgache. Sa maison est située dans la commune de Didy, au nord de Madagascar, dans un corridor forestier riche de forêts humides. Suspendus au plafond, des mousquetons, des cordes et un casque. « C’est avec ce matériel que je grimpe dans les arbres pour cueillir des feuilles de ravensara aromatica, d’où seront extraites des huiles essentielles », explique-t-il enjoué. Le matériel comme la formation lui ont été fournis dans le cadre du projet Cogesfor ^2 de gestion durable des ressources naturelles, entamé en 2009 avec l’appui du Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM).
Grâce au revenu issu des huiles essentielles, Nirilanto n’ira pas brûler des terres pour cultiver des haricots. Cette pratique traditionnelle, identifiée par les ONG de conservation de l’environnement comme l’un des principaux facteurs de déforestation à Madagascar, est désormais réprimée. « Si l’on est pris en train de défricher, on risque une amende de 60 000 ariarys [21 euros] et un zébu », confie-t-il. Une somme exorbitante pour les Malgaches, dont le revenu mensuel est de 100 000 ariarys
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