L’UMP en pleine confusion

Les déclarations de François Fillon sur le Front national relancent la querelle avec Jean-François Copé. Et affaiblissent un peu plus la droite.

Michel Soudais  • 19 septembre 2013 abonné·es

François Fillon, en laissant entendre qu’il était possible de préférer dans certains cas un candidat d’extrême droite à un socialiste, désoriente ses amis. Ces derniers en étaient restés à la divergence qu’il affichait avec le sarkozysme, le 8 mai dernier, dans un documentaire : « Nicolas Sarkozy pense que le Front national est à combattre parce qu’il affaiblit la droite. Moi, je pense que le Front national est à combattre parce qu’il est hors des limites du pacte républicain.  » Aujourd’hui, le secrétaire général du FN, Steeve Briois, se réjouit que par ses propos répétés l’ancien Premier ministre ait « fait rentrer  [son parti] dans le champ républicain ». L’ancien Premier ministre met aussi le feu à l’UMP. Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé, Xavier Bertrand et la plupart des dirigeants du parti l’ont désavoué. Jean-François Copé, qui a inscrit la position de Nicolas Sarkozy –  « Ni FN, ni front républicain »  – dans les tables de la loi de l’UMP, a sommé, lundi, « tous les dirigeants de l’UMP de prendre publiquement position sur les ambiguïtés de François Fillon vis-à-vis du FN ». « C’est l’avenir de l’UMP qui est en jeu », dramatise-t-il. Mais le député-maire de Meaux, qui escompte sans doute ainsi terrasser définitivement son rival, n’est pas non plus exempt d’ambiguïtés. « Il n’a jamais été question de s’allier avec le FN et encore moins  [sic] avec le PS », a-t-il déclaré lundi soir sur TF1.

Les propos de François Fillon font le bonheur de l’UDI. À Poitiers, où Jean-Louis Borloo et ses amis faisaient leur rentrée politique samedi, l’ancien ministre de l’Écologie y a vu une validation de sa stratégie de rassemblement des différents courants centristes. « L’UMP, en tant que prétention à incarner la droite et le centre, est morte cette semaine », a-t-il diagnostiqué, satisfait de constater qu’en se radicalisant à droite l’UMP lui dégage un espace.

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