Retraites: Les socialistes ont voté la réforme de régression sociale

Michel Soudais  • 15 octobre 2013 abonné·es

L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi « garantissant [par antiphrase] l’avenir et la justice du système des retraites » par 270 voix contre 249. Une réforme de « régression sociale » (André Chassaigne, PCF) qualifiée de « vraie saloperie » par Olvier Besancenot (NPA).
Pour des raisons différentes, les élus Front de gauche, UMP et UDI ont voté contre. Les radicaux de gauche se sont abstenus, tout comme les écologistes, à l’exception d’Isabelle Attard, qui a voté contre. Seul le groupe socialiste avait appelé à voter ce texte pour lequel le gouvernement avait demandé la procédure accélérée (une seule lecture par chambre).
17 députés PS se sont abstenus.

Il s’agit de Pouria Amirshahi, Jean-Pierre Blazy, Fanélie Carrey-Conte, Nathalie Chabanne, Dominique Chauvel, Pascal Cherki, Jérôme Guedj, Razzy Hammadi, Mathieu Hanotin, Jérôme Lambert, Christophe Léonard, Jean-Claude Perez, Michel Pouzol, Barbara Romagnan, Suzanne Tallard, Stéphane Travert, Jacques Valax.

VOIR le détail du scrutin
Lire > Pouria Amirshahi (PS) refuse « une société de travailleurs vieux et pauvres »

Illustration - Retraites: Les socialistes ont voté la réforme de régression sociale

Ce texte, loin de «tourner la page de la réforme» Sarkozy-Fillon, comme l’a prétendu sans rire le socialiste Christian Paul, « prolonge les réformes libérales engagées par la droite depuis 1993 » a rappelé André Chassaigne, au nom du groupe GDR. Parmi les mesures phares de ce projet figurent en effet l’allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans, qui aura pour effet :
de faire reposer une grande partie de la réforme sur les jeunes générations, singulièrement les personnes nées en 1973 et après,
de repousser l’âge réel de liquidation de la retraite à 66 ans voire plus,
-*de faire baisser le niveau des prestations servies.

Lire > Pas avant 66 ans !

Les dispositions sur la pénibilité ne compensent pas cette régression, ainsi que l’a souligné André Chassaigne :

« On est encore très loin du progrès et de la justice sociale : nous y voyons plutôt un profond mépris  pour ceux des travailleurs qui, usés, cassés après 25 ans de pénibilité, pourront partir à 60 ans… il y a 3 ans c’était l’âge légal de départ en retraite, et vous voudriez nous faire croire que c’est une avancée !!! »

Lire > Drôle de « sécurisation »

L’examen du projet de loi va maintenant se poursuivre au Sénat à partir du 28 octobre.

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