Parutions de la semaine
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Des capuches et des hommes
Trajectoires de « jeunes de banlieue »
Fabien Truong, éd. Buchet-Chastel, 248 p., 19 euros.
C’est un livre qui ne laisse pas indifférent. Trois entretiens avec des « jeunes de banlieue » qui flirtent ou ont flirté avec la délinquance. Mais qui, pour au moins l’un d’entre eux, s’accrochent – en parallèle – aux études. Sociologue, mais surtout ancien professeur de sciences économiques et sociales pendant six années dans des lycées du 93 (il interroge dans l’ouvrage trois de ses anciens élèves), Fabien Truong propose une plongée aux côtés de ces jeunes, entre galères professionnelles, fascination pour la délinquance et argent vite gagné. Loin des explications uniquement « sociologiques » ou (trop) simplement « sécuritaires », un travail ethnographique comme peu sont menés aujourd’hui en sciences sociales dans l’Hexagone.
Tenir tête
Gabriel Nadeau-Dubois, éd. Lux, 224 p., 15 euros.
Peu connu en France, mais figure désormais célèbre au Québec, Gabriel Nadeau-Dubois fut le leader le plus emblématique du long et massif mouvement estudiantin de 2012 – appelé « révolution érable » par les médias, quelques mois après les révolutions arabes – contre un projet de « réforme » ultralibérale de l’université québécoise. Doué d’une belle éloquence et d’un style efficace, l’étudiant en philosophie relate, « au fil des luttes », les assemblées générales, la vive colère des étudiants, les manifestations aux méthodes très inventives, la répression et les négociations avec l’ establishment de la Belle Province. Non sans oublier la demi-trahison de la majorité de centre-gauche arrivée au pouvoir à la suite de ce sursaut de la jeunesse québécoise…
Histoire des intellectuels italiens au XXe siècle
Prophètes, philosophes et experts
Frédéric Attal, éd. Les Belles Lettres, 774 p., 35 euros.
Voici un ouvrage impressionnant d’érudition qui s’attache à créer une typologie des intellectuels en Italie à travers le siècle passé. Pour l’auteur, l’historien Frédéric Attal, trois grandes catégories d’hommes de lettres, épousant les passions politiques de leur temps, se succèdent ou se font face selon les périodes. De Gabriele D’Annunzio à Pasolini en passant par Moravia, ce sont les prophètes qui prédominent durant les périodes de crise, quand les philosophes demeurent les grandes figures du temps long (Croce, Gentile et, après 1945, Gramsci). Avant que ne monte la figure de l’expert, souvent sociologue, durant les décennies plus récentes. Une somme, augmentée de 500 notices biographiques et d’une fine chronologie de l’histoire intellectuelle italienne.
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