« Maire, un travail à plein-temps »

À Hazebrouck, Jean-Pierre Allossery se retire pour respecter le non-cumul des mandats.

Pauline Graulle  • 13 mars 2014 abonné·es
« Maire, un travail à plein-temps »

C’est le cœur lourd qu’il s’est plié à la discipline. Ne pas se représenter pour respecter la loi qu’il avait lui-même votée à l’Assemblée nationale : « Question de cohérence, mais ça me coûte », assure Jean-Pierre Allossery.
On imaginait ce député PS de 68 ans, maire d’Hazebrouck (Nord) pour quelques jours encore, lessivé par un mandat qui ne fut pas de tout repos. Il n’en est rien. Même ce tragique 29 octobre 2012, ce lundi où une femme s’est immolée par le feu dans son bureau de ­l’hôtel de ville, Jean-Pierre Allossery, lui-même blessé, ne veut en retenir que les conséquences positives : « Cette histoire tragique a ressoudé l’équipe, j’ai reçu énormément de messages de sympathie. »

À Hazebrouck, commune de 21 000 habitants non loin de la frontière belge, où il est né, a grandi et s’est bagarré vingt-cinq ans durant dans l’opposition municipale, Allossery est une figure locale.

Pas vraiment le cas de son successeur, son premier adjoint à la mairie, « un homme de dossier, très sympathique », avec qui l’édile s’est lancé dans une campagne de porte-à-porte. Histoire de pallier son déficit de notoriété. « Beaucoup de personnes sont déçues que je ne me représente pas, mais que voulez-vous, être maire est un travail à plein-temps. »

Et la politique ni plus ni moins qu’une « vocation ». « Le mandat de maire est le plus difficile, mais c’est aussi celui où on est le plus proche des gens : les liens qui existent avec les administrés sont incroyables », s’enthousiasme l’ancien vice-­président du conseil général chargé de la Culture, qui, là encore pour limiter le cumul, a démissionné de son poste à la suite des législatives de 2012.

À ceux qui estiment qu’un maire de droite égale un maire de gauche, Allossery répond culture, démocratie, emploi… Pour avoir été le premier élu du département à jouer le jeu des contrats d’avenir (160 emplois créés), l’édile a reçu des félicitations nationales. Il s’enorgueillit aussi des conseils de quartier, conseils municipaux d’enfants et de jeunes qu’il a participé à mettre en place.

Un regret ? N’avoir réalisé que 56 des 60 propositions de son programme de 2008. « J’ai appris qu’il faut du temps pour faire avancer les choses, plaide Jean-Pierre Allossery. Faire tout ce qu’on a promis en un seul mandat, c’est impossible ». Mais c’est aussi le prix d’une certaine loyauté.

Politique
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