Intermittents : « On ne vole pas nos 1 600 euros par mois »
Trois intermittents du spectacle témoignent de la difficulté croissante à vivre de ce régime et affirment la nécessité de revenir à la situation d’avant 2003 pour pérenniser leur activité.
dans l’hebdo N° 1313-1315 Acheter ce numéro

Leur intermittence, ils y tiennent. Ce ne sont pas des « privilégiés » du système, mais des professionnels pour qui ce régime est adapté, nécessaire. Et ils le lui rendent bien, travaillant sans compter. Pour moins de précarité et de « course aux cachets », ils défendent le retour à un calcul sur la base de 507 heures en un an. Ils forment le gros des troupes, loin des fantasmes sur les abus. Solides dans leurs projets et néanmoins fragiles dans leurs droits.
« Notre particularité est de vouloir travailler en troupe »Loïc, assistant de production, compagnie Jolie Môme, 42 ans
La compagnie réunit quatorze intermittents dans son projet artistique à forte implication politique. Nous sommes accrochés à l’idéal de troupe, une notion souvent abandonnée au profit de l’individualisation du travail artistique. Cette conception du groupe qui avance ensemble devrait privilégier le CDI comme modalité d’emploi la plus appropriée, mais l’intermittence nous est indispensable. Ni la force du groupe et de notre public – conquis en trente ans – ni même La Belle Étoile, le magnifique théâtre mis à notre disposition par la ville de Saint-Denis, ne suffisent à nous éviter la discontinuité de l’emploi. Il y a forcément des moments de travail invisibles, car nous ne pouvons être constamment face au public.
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