Se passer des graines des multinationales

On évite de verser une obole inutile à l’industrie des graines.

Politis  • 25 septembre 2014 abonné·es

Que faire ?

Récolter et sélectionner soi-même les semences des fruits, légumes et fleurs. Que l’on règne sur un appui de fenêtre, une terrasse ou un jardin. Soit pour ressemer l’année suivante, soit pour échanger. Une opération possible avec toutes les plantes, à condition qu’elles ne soient pas « hybrides F1 ». Car, dans ce cas – malheureusement de plus en plus fréquent –, la seconde génération est de mauvaise qualité. Ainsi, en cette fin de saison, d’une tomate bien mûre coupée en deux, on peut extraire les pépins. Il suffit alors de placer ces derniers dans une soucoupe, d’ajouter quelques gouttes d’eau, d’attendre qu’apparaisse une moisissure, de laver le résultat dans une passoire fine et de récupérer les pépins débarrassés de leur gangue protectrice. Ne reste qu’à les sécher avant de les glisser dans un sachet ou une petite boîte métallique. Les graines sont prêtes pour le printemps suivant.

L’opération est encore plus simple pour les haricots, les concombres, les courgettes, le persil, l’aneth ou la coriandre : il suffit de laisser les grains ou les graines sécher au terme de leur cycle végétatif. La fin de l’été permet également la récolte des graines de fleurs. Il faut juste les laisser sécher : cosmos, soucis, marguerites, myosotis, giroflées, zinnias, capucines, ipomées… Idem avec les fleurs sauvages : nivelles, coquelicots, petites pensées, violettes ou bleuets par exemple. Pour les fruits, choisir les noyaux provenant d’arbres non greffés : noyers, pêchers, pruniers… que les jardiniers nomment les « francs de noyaux ».

Pourquoi ?

D’abord pour le plaisir de reproduire des légumes et des fleurs qui ne sont pas passés par l’industrie des graines. Ensuite pour éviter de verser une obole inutile aux multinationales qui en font un business. Enfin parce que récolter ses propres graines permet des échanges avec d’autres jardiniers. Des jardiniers qui ont de plus en plus recours, grâce aux librairies spécialisées, à des « grainothèques », comme celle de la médiathèque de Lagord, en Charente-Maritime. Chacun y prend ce dont il a besoin ou apporte ce qu’il a en trop. Un mouvement qui commence à prendre de l’ampleur. Pour preuve, depuis un an, pour échapper au commerce des semences, une plateforme de troc a fleuri sur le Web. Elle permet d’échanger les graines par correspondance.

Comment ?

  • grainesdetroc.fr, pour les échanges.
  • rustica.fr, pour d’autres conseils donnés par cet hebdomadaire de jardinage.
  • kokopelli-semences.fr, pour ceux qui veulent commencer leur collection.
Le geste utile
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