Russie : transsexuels et kleptomanes interdits de bagnole !

C’est un euphémisme , la Russie n’est pas le pays le plus accueillant du monde pour les homosexuels – l’homosexualité a été considérée comme une maladie mentale jusqu’en 1999. Le pouvoir y semble désormais convaincu que les préférences sexuelles des uns et des autres ont des incidences sur la façon de conduire.

Un texte promulgué il y a quelques jours vise en effet à interdire le volant aux personnes souffrant de « troubles mentaux et de troubles du comportements » . La loi dresse une liste de « pathologies » dans laquelle on retrouve pêle-mêle les travestis, les transsexuels, les fétichistes, les exhibitionnistes, les voyeurs, les sadomasochistes, les pédophiles, et pour compléter avec cohérence cette liste… les kleptomanes. Le but affiché de cette mesure étant de diminuer les accidents mortels de la route. Quel est le lien entre « fétichisme » ou « transsexualité » et « prévention routière » ? La question reste ouverte.

Elena Masiouk, membre du conseil des droits de l’Homme au Kremlin , s’est exprimée sur son blog en expliquant ces inquiétudes face à cette loi qui pourrait déboucher sur « d’éventuelles injustices » (sic) : « Je ne comprends pas pourquoi les fétichistes, les kleptomanes et les transsexuels ne peuvent pas conduire une voiture » . De son côté, l’association des avocats russes pour les droits de l’Homme a déclaré dans un communiqué que cela « allait à l’encontre des lois internationales » .

En revanche, rien n’indique dans le texte comment les forces de l’ordre vont se débrouiller pour effectuer les contrôles et vérifier si le conducteur est fétichiste, exhibitionniste, pédophiles ou voyeur… Les policiers russes effectuant une vérification de papiers pourraient se retrouver en situation fort embarrassante : « …Et une dernière chose…Vous êtes travestis ?…non, je dis ça, c’est que vous montrez des signes de…ah non ? Vraiment ? …Vous pouvez circuler ».