Portugal : Une reprise en trompe-l’œil
Bon élève de la troïka, le pays entame une année électorale en affichant son optimisme. Le coût humain de l’austérité reste pourtant énorme, et la dette n’est plus remboursable.
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Fin janvier 2015, Syriza et Alexis Tsipras prennent leurs quartiers au gouvernement grec sous le regard du monde entier. C’est le moment choisi par le gouvernement portugais pour annoncer son intention de rembourser le FMI plus tôt que prévu. Depuis, Lisbonne ne cesse de dire son désaccord à toute renégociation de la dette grecque et s’affiche en bon élève de l’Union européenne, en alignant ses bonnes notes. De retour en Bourse pour lever ses fonds, le Portugal a rencontré l’appétit des investisseurs [^2] grâce aux efforts consentis pour les « rassurer ». Le chômage a chuté de 3 points entre 2013 et 2014, et la croissance frémit (0,9 % en 2014). Les Portugais n’ont pourtant aucune raison de se réjouir. Les intérêts de la dette publique (7,2 milliards d’euros en 2014) représentent presque autant que le budget de la santé, soit 10 % des recettes de l’État. Le chômage repart à la hausse (14,1 % en février dernier) et, s’il avait légèrement baissé depuis 2013, c’était d’abord en raison d’un tour de manche statistique qui a mobilisé « beaucoup d’ingéniosité », ironise José Maria Castro Caldas, économiste au Centre des études sociales (CES) de Lisbonne. Le nombre de chômeurs « occupés » par des formations, des stages ou des emplois dits « d’insertion » a plus que doublé entre janvier 2013 et avril 2014. À cette date, 170 000 chômeurs n’étaient pas comptabilisés dans les chiffres officiels. « Le chiffre du chômage pur est aussi redoré par l’émigration, car il est calculé en pourcentage de la population
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