Naufrages en Méditerranée : 100 organisations interpellent Hollande

Julia Gualtieri  • 6 mai 2015 abonné·es
Naufrages en Méditerranée : 100 organisations interpellent Hollande
© Migrants à bord d'un bateau en bois sur la mer Méditerranée, le 3 mai 2015. AFP PHOTO / MOAS / JASON FLORIO

« Contre les naufrages en Méditerranée : des ponts, pas des murs ! »Près de cent organisations dont le Gisti, la Cimade et Migreurop ont décidé d’interpeller directement le Président de la République François Hollande sur la politique française menée à l’égard des migrants en Méditerranée.

Cette action collective vise à exprimer leur consternation face à « la politique de non-assistance à personnes en danger » , poursuivie par l’Europe et les Etats membres en dépit des drames répétés. Depuis le début de l’année 2015, au moins 2.000 personnes auraient disparu en mer, soit un mort toutes les deux heures ! Ces organisations « représentant la société civile » regrettent que le Sommet européen du 23 avril n’ait pas abouti à une mission de sauvetage.

Malgré les propositions de la Commission européenne de développer la politique d’accueil et d’hébergement, ce Sommet extraordinaire n’a abouti qu’au renforcement de la mission de surveillance nommée Triton et menée par Frontex. L’idée de quotas obligatoire a été enterrée pour une répartition « sur la base du volontariat » , tandis que l’intervention onusienne en Libye est suspendue à l’accord du Président Russe, Vladimir Poutine.

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« Face à ces renonciations répétées aux valeurs fondatrices de l’Union européenne » , le collectif appelle le Président français et ses homologues européens à mettre en place une véritable opération de sauvetage et à mettre en place un mécanisme d’accueil en activant « le dispositif prévu par la directive européenne du 20 juillet 2001 relative à la protection temporaire en cas d’afflux de personnes déplacées » . Rejetant toute coopération avec les Etats tiers, d’origine et de transit irrespectueux des droits fondamentaux, les 100 organisations demandent l’ouverture de voies d’accès légales pour les personnes migrantes et réfugiées.

L’Italie a par ailleurs relancé l’Union européenne , mercredi 5 mai. Par la voie de son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, l’Italie souligne que le renforcement des moyens ne suffit pas à résoudre le problème et appelle à lutter contre les trafiquants et à revoir le droit d’asile. L’avant veille, une quarantaine de personnes auraient trouvé la mort au large de la Sicile selon les survivants accueillis par l’ONG Save the Children.

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