Alternatives économiques lance une campagne de dons

Les chiffres sont clairement négatifs. Une perte de 377 000 euros en 2014, qui suit une autre perte de 323 000 euros en 2013, après 72 000 euros de déficit en 2012. Le mensuel Alternatives économiques est en difficulté. En cause, explique le journal sur son site, trois évolutions défavorables : « La forte baisse de nos recettes publicitaires (un quart de moins depuis 2011) ; une baisse dans des proportions similaires des ventes en kiosques, du fait notamment de la disparition de nombreux points de vente ; et enfin, ce qui n’est pas la moindre, la diminution du nombre de nos abonnés (10 % de moins en trois ans). Elle dénote un changement majeur dans les habitudes de lecture, le papier cédant la place en partie au numérique et aux réseaux sociaux. »

Justement, le titre ajoutait une corde à son arc de décryptage en lançant, en novembre dernier, une nouvelle publication, 100 % numérique, Alter Eco Plus . Une édition hebdomadaire adossée aux publications papier, partagées donc entre le mensuel, les hors-séries, le trimestriel Alternatives internationales et la revue, également trimestrielle, L’Economie politique . Conçu pour ordinateurs, smartphones et tablettes, ayant bénéficié du fond de financement Google, Alternatives économiques passait ainsi au bi-média. Objectif avoué : 12 000 abonnés dans les deux années à venir (le mensuel en compte aujourd’hui 65 000, contre 85 000 en 2012).

« Mais se développer n’est pas facile et a un coût élevé, sur le numérique notamment , relève le journal sur son site. Pour AlterEcoPlus, le rodage a été techniquement difficile (en particulier du fait de nos moyens limités). La montée en puissance est donc plus lente que prévu, si bien qu’il nous faudra plus de temps, et aussi pas mal d’améliorations – tant techniques que rédactionnelles -, pour que notre présence numérique permette à la coopérative de combler les voies d’eau. » Sept mois après sa création, AlterEcoPlus compte 2600 abonnés. Après une campagne de pré-abonnement qui s’était soldée par 1900 souscriptions, « c’est une montée en charge moins rapide que ce qui était escompté pour compenser les pertes du papier » , commente Camille Dorival, directrice générale du journal.

Maintenant, il est urgent de redresser la barre pour le titre qui demande « un coup de main » à ses lecteurs, en souscrivant des abonnements à ses publications, ou en incitant son entourage à le faire (http://abo.alternatives-economiques.fr, ou service Relations clients au 03 80 48 10 25).

Surtout, Alternatives économiques lance aujourd’hui une campagne de dons, via l’association Presse et pluralisme (agréée pour collecter les dons en faveur de la presse, ouvrant droit à une réduction d’impôt sur le revenu à hauteur de 66 % du don effectué), qui les reversera à la coopérative. « Il n’y a pas d’objectif affiché , souligne Camille Dorival, mais si on parvenait à 100 000 euros, cela nous enlèverait une épine du pied. L’objectif est de retrouver l’équilibre en 2016, pour éviter de puiser dans nos fonds propres. »

En attendant, Alternatives économiques entend également lancer une campagne de financement participatif à la rentrée.

Faire un don :
http://abo.alternatives-economiques.fr/don-alternatives-economiques