Hollande lance la conférence climat aux 24 h du Mans…

Claude-Marie Vadrot  • 13 juin 2015 abonné·es
Hollande lance la conférence climat aux 24 h du Mans…
© Photo: SHAUN BOTTERILL / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES/AFP

Après avoir fixé les deux tours des élections régionales pendant la Conférence climat de Paris , ce qui montre qu’il s’intéresse plus aux compétitions politiques franco-françaises qu’au dérèglement climatique, le président de la République vient de procéder au lancement médiatique des vingt-quatre heures du Mans. Une initiative qu’il partage avec un seul de ses prédécesseurs à la tête de l’Etat : Georges Pompidou, le président qui déclara un jour du début des années 70 qu’il fallait adapter Paris à l’automobile. D’où, entre autres, la construction de la voie sur berge parisienne affublée ensuite de son nom. Le début d’une destruction systématiques des berges de la Seine que la maire de Paris est en train de réparer sous les glapissements de la droite et des associations d’automobilistes. Lesquelles se dressent également contre les limitations de vitesse, dans la capitale et ailleurs, les couloirs réservés aux autobus et l’extension des voies cyclables. Ce sont souvent les mêmes, comme Christian Gérondeau proclamant que «l’écologie est la nouvelle maladie infantile du communisme» , qui se rangent systématiquement parmi les climato-sceptiques militants.

En donnant de la visibilité au culte de la bagnole et à la célébration d’une « course » dont la ringardise n’est plus à démontrer, François Hollande va à l’encontre des arguments qu’il ne manquera pas de développer avec lyrisme à la tribune de la conférence destinée à tenter d’organiser la lutte contre le réchauffement climatique. Une preuve de plus qu’il a réclamé la tenue de cette réunion à Paris plus pour tenter d’améliorer son image que pour réduire les dégâts provoqués par les émissions des gaz à effet de serre dont la circulation des voitures et des camions qui en sont en partie responsables.

Le projet de la libéralisation de la circulation des autocars pour remplacer un certain nombre de trains constitue une autre preuve des contradictions du Président. Reste à savoir ce qu’en pensent Nicolas Hulot, Laurent Fabius, Laurence Tubiana et Ségolène Royal qui font partie du comité de pilotage de la préparation de la conférence de décembre.

Politique
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