La police aux frontières bloque les réfugiés en gare de Nice

Les migrants qui tentent de se rendre à Paris en train sont interpellés, sur consignes du ministère de l’Intérieur, indiquent des associations locales.

Erwan Manac'h  • 10 juin 2015 abonné·es

Mardi soir et mercredi matin, la police aux frontières est intervenue en gare de Nice pour empêcher les migrants d’embarquer vers Paris, indiquent à Politis des militants associatifs locaux. Les interpellations au faciès se sont multipliées et continuaient ce mercredi soir selon ces témoignages.

Une partie de ces migrants a été immédiatement relâchée dans les rues de Nice. D’autres sont conduits du côté italien de la frontière.

« Mercredi matin, la police est descendue en force à la gare. Les migrants ont été isolés en attendant que le train parte sans eux » , raconte Teresa Maffeis, militante pour l’Association pour la démocratie à Nice (ADN).

En gare de Nice mardi 9 juin, des migrants dont l'accès au train a été refusé montrent leur titre de transport. - Photo Teresa Maffeis - ADN

Selon un responsable associatif local, la police aux frontières évoque un « ordre de « serrer la vis », de contrôler tout le monde et, pour les sans-papiers, de les renvoyer à Menton ».

Une situation de blocage avec le voisin italien

« On est en train de déplacer la frontière de Vintimille [ville frontalière côté italien] à Nice, avec ces interventions de la police aux frontières » , dénonce Gérard Vincent, militant associatif niçois. Comme à chaque vague de migration, la petite ville italienne est devenue un lieu de regroupement de nombreux migrants en transit sans solution de logement.

Au printemps 2011, sous le gouvernement Fillon, la France avait déjà procédé ainsi, en renvoyant à l’Italie la responsabilité de l’accompagnement des Tunisiens arrivés via Lampedusa après la chute de Ben Ali.

Lire > La France bloque 60 Tunisiens à la frontière et met en scène son conflit avec l’Italie

Un collectif inter-associatif niçois a convoqué ce mercredi une conférence de presse, en présence d’avocats, pour évoquer les irrégularités notamment du point de vue du droit d’asile. « Un avocat a répondu à notre appel et a fait le constat de refus de circulation » , précise Teresa Maffeis.

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