Le couple, émoi, émoi, émoi…
Du baby-boom à la GPA, le mariage bourgeois a été chahuté. Dans la diversité des situations, une valeur commune émerge : le couple. Il est l’objet de tous les possibles, donc de toutes les pressions.
dans l’hebdo N° 1363-1365 Acheter ce numéro

Le 3 juillet 2015, la Cour de cassation valide l’inscription à l’état civil français d’enfants issus d’une gestation pour autrui (GPA) à l’étranger. Le Premier ministre, Manuel Valls, s’empresse de rappeler que le recours à des mères porteuses demeure interdit en France, mais le camp anti-GPA crie au scandale. Derrière l’argument de la marchandisation du corps et de l’exploitation de la misère, il y a – au moins du côté des partisans de la Manif pour tous – la reprise d’une vieille lune : « Un enfant, c’est un père et une mère. » Et le couple, en Occident, c’est d’abord le couple parental. Hétérosexuel ? Marié ?
La bataille idéologique autour du mariage pour tous (loi du 17 mai 2013) a révélé que ce qui dérangeait, dans l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, c’était surtout la filiation. Que devient la sacro-sainte famille canonique si l’on peut faire des enfants à deux personnes du même sexe, voire à plusieurs (parents biologiques et parents d’intention) ? « La famille n’est pas en crise, elle est même remarquablement vivante, soulignait dès 1998 la sociologue Irène Théry [^2]. Elle s’affirme comme la valeur numéro un des jeunes Français, mais elle connaît depuis les années 1960 une mutation profonde [^3]. » Depuis longtemps déjà, l’ordre institué par le code Napoléon (1804), autoritaire et inégalitaire, « ne paraît plus naturel à
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