Tout l’arbitraire du système colonial israélien

Denis Sieffert  • 20 août 2015 abonné·es
Tout l’arbitraire du système colonial israélien
© Photo : AHMAD GHARABLI / AFP

Mohammed Allan, le gréviste de la faim palestinien, a de nouveau sombré dans le coma, jeudi matin, sans savoir qu’il n’est plus détenu sans jugement, comme l’a décidé la Cour suprême israélienne. On note l’effroyable cynisme d’une décision qui intervient après 60 jours de grève de la faim, et alors que le cerveau de l’avocat palestinien est atteint de lésions qui pourraient être irréversibles. La décision, présentée comme un « compromis » parce qu’elle ne satisfait pas l’extrême droite, vise surtout à maintenir Mohammed Allan en vie « aux portes de la mort », pour éviter des incidents dans les territoires palestiniens. Mais la Cour a pris soin de préciser qu’il ne s’agissait que d’une suspension de la détention administrative « pour le moment ».

Le cas dramatique de Mohammed Allan pose plus généralement le problème de la détention administrative dont les gouvernements israéliens usent, au mépris du droit, pour emprisonner sans jugement et sans que l’accusé soit informé des motifs de son arrestation.

Arrêté en novembre 2014, à Naplouse, Mohammed Allan, est qualifié de « terroriste » par le gouvernement et une partie de la presse sans qu’aucun fait lui soit reproché. Tout l’arbitraire du système colonial israélien apparaît ici en pleine lumière.

« C’est un instrument pour punir et se venger des Palestiniens sans inculpation ni procès, qui n’a son équivalent dans aucun régime démocratique » , a souligné l’un des avocats de Mohammed Allan.

Sur 5800 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, 450 sont maintenus dans cette situation extra-judiciaire, selon Adalah, une organisation de juristes palestiniens. Le cas de Mohammed Allan a provoqué un débat dans l’opinion israélienne lorsque le gouvernement a ordonné à des médecins de nourrir de force le détenu. Ce qu’aucun médecin n’a accepté.

Monde
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