Réfugié, migrant, même combat
L’accueil des exilés syriens ou irakiens est une nécessité, mais on ne peut ignorer la situation des Roms expulsés de leurs camps ou des sans-papiers déjà présents, alerte un collectif d’associations.
dans l’hebdo N° 1369 Acheter ce numéro

Georgia Gabor est assise au premier rang. Fine, maquillée, des cheveux éclaircis tombant sur un chemisier rayé blanc et noir, elle ne perd pas une miette de ce qui se dit dans la salle. « Mais c’est pas de politique dont on a besoin, c’est d’humain ! », lâche-t-elle au sortir de cette conférence de presse sur la situation des populations roms organisée le 10 septembre au Sénat par la sénatrice EELV de Seine-Saint-Denis, Aline Archimbaud, et Patrick Braouezec, président de la Communauté d’agglomération Plaine Commune (Seine-Saint-Denis). Georgia a 17 ans. Elle est en seconde au lycée Arthur-Rimbaud de La Courneuve (93). Depuis l’évacuation du camp où elle vivait, le Samaritain, le 27 août, elle dort dans la rue. Le matin, elle va en cours. Le soir, elle fait ses devoirs, se douche et prend ses repas chez ses cousins. Puis elle retourne dormir sous une tente dressée devant la mairie de La Courneuve. « Mes cousins sont déjà douze dans un trois-pièces, explique-t-elle. Et je préfère dormir avec mon petit frère et mes parents. » Pour venir au Sénat, elle a obtenu la permission de sa conseillère principale d’éducation, qui la soutient, comme ses enseignants. Ses